aS/î PIERRES DURES.
Al. Werner et ses élèves placent aussi le Quartz
parmi les roches ou les pierres qui se trouvent en grande
masse et en couches ; mais souvent ces grandes masses de
Quartz , presqu’isolées sont , suivant Dolomieu , des
parties d’un énorme filon mis à nu par la destruction de
la montagne qui le renfermoit. C’est donc principalement
des filons que proviennent les plus grosses masses de
Quartz, Celte pierre entre aussi dans la composition des
roches qui forment les montagnes primitives ; mais elle
n’est plus ici qu’en petits morceaux disséminés au milieu
de ces roches, et c’est dans cet état que se trouve la plus
grande partie du Quartz.
Les filous de Quartz sont ordinairement situés dans .
les montas;ries de cristallisation nommées primitives, no-
tammentdans celles de granité, de gneiss, de schiste micacé,
de roche à base d’amphibole et de felspath, &c.
Ces filons, souvent très-réguliers et bien encaissés, sont
tantôt entièrement stériles, tantôt ils renferment diverses
matières dont on parlera plus bas. On y rencontre quelquefois
des cavités très-vastes dont les parois sont tapissées
de Quartz cristallisé : on appelle vulgairement ces cavités
fours à cristaux; c’est de leur intérieur que se tirent la
plupart des crisiaux qui ornent les cabinets. Les fours à
cristaux sont assez ordinairement indiques par des taches
de couleur de rouille qu’on remarque à la surface des
rochers qui les renferment.
Le Quartz, disséminé dans les roches primitives, y est
presque toujours en fragmens*irréguliers qui égalent au
plus la grosseur de g centimètres cubes. Quelquefois cependant
il y est en cristaux à deux pyramides : on le
trouve ainsi dans des porphyres près de Saulieu, département
de la Côte-d’Or. Enfin , il tapisse quelquefois les
cavités qui se rencontrent dans certaines roches homogènes
qui ne paroissent pas en contenir d’ailleurs. Tel
est celui qu’on observe en petits cristaux fort nets et
parfaitement limpides au milieu des masses de marbre
de Carrare,
f
Le Quartz se trouve aussi dans les filons de diverses
natures , ou mêlé en masses informes avec la
matière même de ces filons, ou cristallisé dans leurs
cavités.
Le Quartz existe également dans les terreins secondaires
ou de sédiment; mais il y est beaucoup moins abondant.
Il forme quelquefois dans les montagnes schisteuses des
couches minces ou de petits filons; mais il y est rarement
isolé ; il tapisse ordinairement les géodes de silex qui s’y
rencontrent. On l’observe quelquefois en petits cristaux
à deux pyramides, disséminés tantôt entre les assises
des couches de chaux carbonalée grossière , comme a
ISeuilly, près Paris; tantôt dans la masse même de certains
sels pierreux , tels que la chaux sulfatée. On le
trouve aussi dans les géodes calcaréo-argileuses des couches
argileuses : il y est en crisiaux isolés bi-pyrainidaux.
C’est ainsi qu’on le voit dans les géodes ou ludus de
Meilan, près Grenoble ; — dans un schiste argileux à
Marmaros, en Hongrie ; — et dans des couches d’argile
d’Iemtland, en Suède. ( I V a l l e r i v s . )
Le Quartz forme à lui seul certains terreins de transport,
et entre pour beaucoup dans la composition (le
quelques autres. Mais les circonstances qui l’ont amené
dans ces sortes de terreins, lui ont enlevé ses formes;
il est alors en fragmens arrondis par les frottemens du
transport, ou en petits grains, tantôt ronds, tantôt anguleux.
Il constitue la plus grande partie des sables dont
on parlera à l’article des terreins de transport. Ces grains
de quartz, réunis ensuite par diverses causes difficiles à
apprécier, forment quelques-unes des variétés de grès
dont on traitera plus bas.
Le Quartz ne se présente dans les terreins volcaniques
que de deux manières : i°. En concrétions, telles
que nous les avons décrites ( page 274 ) ; 20. en petits
cristaux qui tapissent l’intérieur des géodes siliceuses,
assez communes dans quelques anciens produits de
volcans.