.Variétés.
coloré par du fer et du manganèse. Tel est du moins
le résultat general qu’on peut tirer des analyses assez
nombreuses que plusieurs Chimistes ont faites de diverses
variétés de cette pierre.
On a confondu long-temps les rétinites, les laves vitreuses
et meme quelques ponces avec les Obsidiennes,
en sorte qu il est difficile , et souvent même impossible,
de rapporter a chacune de ces espèces les pierres décrites
par dilïérens Minéralogistes sous le nom de verre
volcanique. Nous diviserons cette espèce en deux variétés
principales.
I . O b s id ien n e v it r e u s e *. Nous rangeons sous cette
dénomination toutes les Obsidiennes qui ont l’aspect
plutôt vitreux que nacré. Elles ont ordinairement un
peu de translucidité. Leurs analyses ont donné les résultats
suivans :
Deux échantillon»
Obs. du Mexique, différons ,
Àbilgaard. par Deseostil». par Drappier.
Silice, 74 7a 74 7 i
Alumine, îa 1 14 i5 ,4
Chaux 1,2 1
Fer et Manganèse, 14 â 3 4
Potasse et Soude, JO 3,3 4
Perte, 3,5 4,3 6
Ces pierres offrent plusieurs sous-variétés de couleur
et de texture I.
Obsidiehhb vitreuse noire. Elle est d’un noir vif et pur,
tantôt un peu translucide sur les bords, tantôt opaque.
Elle se décolore en partie au feu.
1 Agate noire d'Islande. — Pierre de Gallinace au Pérou, à cause
de sa ressemblance de couleur avec le vultur aura de Linné ’ nommé
gallina\o en espagnol. ( V l l o a , notes.) 1 Comme je n ai pu voir toutes les variétés rapportées à cette
espèce, je crains d y avoir compris des pierres qui appartiennent à
l’espèce des rétinites, qui en est très-voisine. On doit remarquer que
presque tous les caractères sont les mêmes. Toutes celles qui ont été
décrites sur des échantillons sont marquées d’un astérisque *,
On en trouve principalement en Islande, non-seulement
au pied du mont Hécla, mais encore en fragmens
épars, sur une grande partie de la surface de cette
île. Sa cassure vitreuse et conchoïde est très-éclatante *.
— A AVilhelmstad, près de Francfort, elle est d’un
noir opaque, se fond facilement au chalumeau, sans
se décolorer, mais y acquiert de la transparence ;
sa pesanteur spécifique est de 2,go3. ( J. Sm ith s o n . )
— Dans l’ile de Lipari, au pied de la montagne délia
Castagna ; elle est noire lorsqu’elle est en masse, et
transparente lorsqu’elle est réduite en lames minces ; sa
cassure est ondulée et striée comme celle de l’Obsidienne
d’Islande; elle est très-scintillante, et se décolore
au feu. On la trouve en morceaux épars ; quelques
uns contiennent des globules opaques et gris qui
renferment dans leur centre du felspath. ( Spallan-
z a n i . ) — Spallanzani a trouvé dans le même lieu
une Obsidienne noire comme de l’asphalte, presqu’o-
paque , assez friable, quoique très-dense, et gissant en
masses isolées , qui ont la propriété de donner des fragmens
sphéroïdaux lorsqu’on les casse 1. — L ’Obsidienne
vitreuse de Tokai en Hongrie est en grains luisans
irréguliers, mais sans arêtes vives ; elle se boursouffle
considérablement par l’action du chalumeau, et donne
un émail d’un blanc éclatant rempli de bulles. Ces
grains a sont disséminés dans une pâte d’Obsidienne
perlée m — Celles du Pérou sont des plus célèbres ; elles
se présentent ordinairement en coulées ou couches peu
épaisses, composées de zones exactement parallèles.
Les unes sont d’un noir verdâtre, leur cassure est parfaitement
vitreuse et très-luisante ; elles perdent leur
couleur au feu, et se changent en une masse blanche
1 Parmi les variétés précédentes, celles que j’ai pu examiner se
boursoufïlent très-peu en se fondant. Le verre est ordinairement
grisâtre et rempli de bulles.
1 On les a nommés luchssaphirs peut-être par corruption de leuco-
saphirs ( saphirs blancs ).