Gissement.
filamens roides et assez fortement agglutinés ; il approche
quelquefois de la couleur verdâtre. Enfin il L
plus fusible que les autres variétés. Il faut de l’attenl&n
pour ne point le confondre avec la grammatile.
4. Asbeste ligniform*. HÆr. * Ses filamens , sans
être aussi roides que ceux de la variété précédente, sont
fortement agglutinés , et quand on brise les masses
qu ils forment 5 on obtient des fragmens qui ressem blent
assez bien a des éclats de bois. La couleur dominante
de celte variété est le roux ou le brunâtre
Or. l’a trouvé au Schueeberg, près de Stekingen en
Tyrol. Il est tres—difficile à fondre.
5. A sb e s t e c om p a c t e . Cet Asbeste a , comme son
nom 1 indique, la texture compacte, et il ressemble
souvent tellement à une serpentine fibreuse , qu’il est
quelquefois diffici e de savoir s’il n’appartient pas plutôt
a cette espece qu a celle de l’Asbeste, d’autant plus qu’il
presente ordinairement la couleur verte foncée, qui est
propre aux serpentines ; néanmoins il se divise en fila-
mens plus ou moins déliés, il est fusible, et ce sont
presque les seuls caractères qui le distinguent des serpentines
proprement dites.
M. Patrin en a trouvé dans les monts Ourals près
d Ekaterinbourg; il est compacte en sortant de la carrière,
mais bientôt il se gonfle par l’humidité , et peut
se diviser en filamens soyeux très-déliés. J’en ai ramassé
dans les Pyrénées, près de Bagnères.
L ’Asbeste paroît être une pierre d’une formation
tres-recenle parmi les pierres qui composent les terreins
primitifs; on ne le voit jamais dans la masse de ces ter-
rems ; il n entre point dans la composition des roches
qui les forment. Quand il se trouve dans les montagnes
granitiques, où il est rare, et dans celles de gneisse, où
B e rg h o li , le bois de montagne. B r o c h .
a s b e s t e . 481
il est plus commun, c’est toujours dans des filons ; il
en tapisse les parois, se mêle avec les cristaux de différentes
espèces qui les remplissent, traverse de toutes
maniérés ces cristaux , et leur donne ordinairement un
aspect soyeux ou ficreux particulier, saii3 cependant
altérer leur forme. Il pénètre indistinctement le quartz
ou la chaux carbonalee cristallisée , et accompagne souvent
le felspath quadridecimal des filons ; enfin il n’est
point rare dans les filons métalliques.
L Asbeste 11e forme a lui seul des filons oü des petites
couches, que dans les terreins primitifs en couches qui
sont d une formation très-postérieure à celle des terreins
primitifs dont nous venons de parler. On le trouve ainsi
dispose au milieu des roches de serpentine et de stéaiite,
auxquelles il semble appartenir plus particulièrement.
Il a en outre quelques rapports avec ces roches, parla
magnésie qu’il renferme , et même par la texture corn-
pacte et la teinte verte qu’il prend quelquefois , au
point qu’il est difficile d’établir une ligne de démarcation
très-précise entre ces deux sortes de pierres si différentes
dans d autres cas. On 1 observe aussi en rognons
disséminés au milieu de certaines roches argileuses.
M. Patrin a trouvé dans les monts Ourals, à douze
lieues d’Ekaterinbourg, un Asbeste en rognons épars,
dans des couches de schiste micacé. Ces rognons sont
composés de faisceaux de fibres convergentes, formant
des cônes qui se pénètrent mutuellement ; ils sont très-
friables en sortant de leur gissement.
L ’Asbeste est très-répandu dans la nature. Nous n’indiquerons
que les lieux où on le trouve le plus abondamment.
La partie de la Savoie que l’on nomme la Taren-
taise, produit l’Asbeste amianlhe, dont les filamens sont
les plus Longs et les plus soyeux ; la Corse donne celte
variété moins belle, mais avec une abondance remarquable,
et telle que Dolomieu employa cette substance
pour emballer ses minéraux. On en trouve aussi beau-
Lieu»*