remarquer qu’elles conservoient fréquemment une humidité
protectrice des végétaux dans les plus grandes
sécheresses de l’été.
L ’Argile se trouve aussi dans les terreins volcaniques
; elle y est assez commune. On attribue son
existence dans ces lieux à la décomposition des laves
compactes, et on a été même jusqu’à supposer que la
plupart des collines et des bancs argileux avoient une
origine volcanique. Il est vrai que, dans quelques circonstances,
des montagnes analogues aux volcans vomissent
, au lieu de laves, des torrens de vase argileuse ;
tels sont les volcans vaseux de Maccaluba en Sicile,
décrits par Dolomieu. Il est possible alors que les autres
collines argileuses de ces contrées doivent leur formation
à des éruptions volcaniques analogues, comme le
pense M. Palrin ; mais il nous semble que c’est trop
généraliser cette cause, que de lui attribuer la formation
de toutes les collines argileuses.
L ’Argile cimolithe et quelques Argiles smectites pa-
roissent appartenir exclusivement aux terreins volcaniques.
Annotations Plusieurs des propriétés des Argiles ont été examinées
et usages. au commencement de cet article ; mais elles n’ont été
considérées que comme caractères distinctifs. Nous devons
faire connoitre maintenant l’influence de cette terre
sur les différens corps de la nature avec lesquels on la
met en contact.
L ’alumine ne se trouvant point isolée dans la nature,
ses caractères et ses propriétés sont du domaine de la
chimie, et nous n’en parlerons qu’autant qu’il sera
nécessaire pour parvenir plus complètement à la con-
noissance des propriétés des diverses espèces d’Argiles.
L ’alumine pure n’a presque point de liant ; elle
donne par conséquent une pâte très-cour le, qui ne peut
s’étendre sans se gercer. Cette terre est absolument infusible,
mais elle prend au feu de porcelaine une retraite
considérable. Si l’on y ajoute de la chaux ou delà silice
séparément, quelles que soient les proportions de l’une
ou de l’autre de ces terres, l’alumine n’acquiert point
la faculté de se fondre au feu le plus violent ; mais si
on fait un mélange d’alumine, de chaux et de silice,
le tout fond d autant plus aisément, que le mélange
s’approche davantage des proportions suivantes : une
partie d’aiumine, une partie de chaux, et trois parties
de sable.
Si l’on ajoute le sable dans la proportion de cinq pour
un, le mélange perd sa fusibilité.
Ces faits et les suivans sont la base de l’art de fabriquer
tous les ouvrages de terre cuite et de poterie.
Le fer, en très-petite quantité, ne colore point les
Argiles, tant que ces terres n’éprouvent point l’action
d’un feu violent, mais il les jaunit ou les rougit à une
haute température. Il résulte de cette propriété, qu’il est
rare de trouver des Argiles propres à faire de belles
faïences blanches, ainsi que des kaolins, susceptibles
d’être employés à la fabrication de la porcelaine.
Le fer, en quantité plus considérable, colore ordinairement
les Argiles en vert ou en bleu d’ardoise, tant
qu elles n ont pas eie chauffées. Ces mêmes Argiles,
exposées à l’action du feu, deviennent jaunes, ou même
rouges, selon la quantité de fer qu’elles contiennent.
Lorsque le fer y est très-abondant, il rend les Argiles
fusibles ; mais il faut qu’elles renferment d’ailleurs un
j>eu de chetux et de silice. Les poteries que l’on fait avec
ces Argiles ferrugineuses, ne peuvent recevoir qu’un
foible degré de cuisson.
L alumine, ou l’Argile très-alumineuse, c’est-à-dire
celle qui a le plus de liant, se fend tres-facilement, ou se
déforme en séchant. On évite en partie cet inconvénient
tres-grave dans 1 art de la poterie, en ajoutant à
cette terre une certaine quantité de sable ou de silice.
Les ouvriers appellent cette opération dégraisser l’A rgile
: en effet, on lui enlève par ce moyen son excès de