Annotation
«l usages,
contrées assez étendues manquent presqu’enlièrement
de pierre à plâtre : telles sont l’Angleterre,1a Suède, &c.
s Les variétés de Gypse lamellaire et compacte , connues
sous le nom d'albâtre gypseux , étant susceptibles
de recevoir le poli, servent quelquefois à faire des ta-*-
blettes ou d’autres meubles ; mais en raison de leur
peu de dureté, elles ne conservent pas long-temps
leur éclat. On fait à Florence avec l ’Albâtre gypseux
de Vollerra , des vases ou des petites figures qui sont
remarquables par leur translucidité. En mettant une lumière
dans ces vases, elle répand dans les appartemens
une douce clarté. On dit que les anciens ayant observé
cette propriété, ont employé cette pierre en place de
vitre, pour ne laisser pénétrer dans les temples qu’une
lumière pâle et mystérieuse ; et on pense que c’est la
pierre qu’ils nommoient phengite.
Le plâtre n’est autre chose que de la Chaux sulfatée
grossière, privée seulement de son eau de cristallisation
par une chaleur convenable. L ’acide sulfurique reste
toujours uni avec la chaux. Lorsque la pierre à plâtre
ne contient que de la chaux carbonatée, elle fournit un
très-bon plâtre, tandis que le sable et sur-tout l’argile
altèrent sa qualité.
Les fourneaux dans lesquels on calcine la pierre à
plâtre, sont presque toujours d’une construction très-
simple. Souvent ils sont faits avec la pierre à plâtre elle-
même. On réunit les pierres en un massif parallélipipé-
dique et à claire-voie, dans le bas duquel sont pratiqués
des canaux voûtés. On jette du bois dans ces canaux, et
la chaleur produite par sa combustion suffit pour cuire
le plâtre. Il s’élève, pendant cette calcination, une fumée
blanche qui se dissout rapidement dans l’air, pour peu
que l’atmosphère soit sèche. Cette fumée est produite
par l’eau de cristallisation réduite en vapeurs.
Pour employer le plâtre, on le délaye avec de l’eau ;
dans cette opération, qui s’appelle gâcher le plâtre, ou
rend à la Chaux sulfatée son eau de cristallisation. Lorsque
la quantité d’eau qu’on ajoute au plâtre est à-peu-
pies égale au volume du plâtre employé, ce liquide
ne tarde pas â être absorbé ; le plâtre se prend alors
en une masse solide. On observe qu’il se produit dans
ce moment une certaine quantité de chaleur due au calorique
que l’eau abandonne en passant de l’état liquide
a l’état solide. On observe aussi que le plâtre se gonfle,
sur-tout s’il est pur : c’est l'effet qui accompagne ordinairement
les cristallisations confuses. Aussi les ouvriers
sont-ils forcés d’ajouter au plâtre diverses poussières,
comme de la cendre, etc., lorsqu’ils veulent diminuer
ce gonflement, dans le cas où il deviendroit nuisible à
leurs travaux. Le plâtre trop cuit et celui qui est resté
long-temps à l’air, perdent la propriété de se gâcher. Il
paroît que le premier a éprouvé une demi-vitrification,
et que le second a repris peu à peu son eau de cristallisation.
La chaux carbonatée mélangée naturellement au
plâtre, comme dans la pierre à plâtre de Montmartre
ajoute à sa qualité en le faisant participer de quelques-
unes des propriétés des mortiers. Ce plâtre est beaucoup
plus ferme que celui que l’on fait avec de la Chaux sulfatée
pure ; mais celui-ci, plus fin et plus blanc, est
très-propre pour les objets de sculpture que l’on coule
dans des moules.
Le plâtre sert, dans plusieurs pays, à amender les
terres, principalement les terreins trop humides, dans
lesquels on veut cultiver du trèfle.
On fait, avec le plâtre, un (enduit particulier d’un
grain tres-fin, susceptible d’être diversement coloré et
de recevoir un poli très-beau : on le nomme stuc. On
prend du plâtre choisi et cuit avec soin ; on y ajoute
en le gâchant, une proportion convenable de colle de
Flandre ; on y introduit, en l’employant, Jes couleurs
qu’on veut lui donner, et qui ont été broyées à l’eau.
Lorsque l’enduit fait avec ce plâtre est sec, on le polit*