S E L S A L C A L I N S ,
trouve; telles sont celles qui existent au pied des Alpes,
des Vosges, des Pyrénées, des monts Carpalh, &c.
La Soude murialée est ordinairement disposée en
couches épaisses, qui ont quelquefois plusieurs myria-
mètres d’étendue : tantôt ces couches sont superficielles,
comme en Afrique; tantôt elles se trouvent à une profondeur
de plus de i 5o mètres, comme en Pologne :
d’autres sont situées à une hauteur considérable, telles
sont celles des Cordilières en Amérique et celles d’Ar-
bonne en Savoie. Celte dernière est près de la région
des neiges. Enfin ce sel se présente quelquefois, comme
en Espagne, en blocs énormes qui semblent, isolés.
Certains minéraux paroissent accompagner constamment
les mines de Sel. La chaux sulfatée ou gypse est la
substance qui se trouve le plus ordinairement avec le Sel
gemme. Quelquefois même le gypse est imprégné de Sel
marin, au point de pouvoir être exploité comme mine
de Sel ; tel est le roc d’Arbonne, en Savoie '. C’est pour
cette raison que les sources salées contiennent presque
toujours beaucoup de chaux sulfatée, qu’elles déposent
pendant leur évaporation. Aussi M. Faujas fait-il remarquer
que l’eau des salines de Creutznach , qui coule
sur un sol porphyritique, ne dépose aucun sel terreux
en s’évaporant.
L ’argile, tantôt grise, tantôt rouge, forme des couches
qui alternent avec celles de Soude muriatée. Quelquefois
cette argile est mêlée avec le Sel, mais plus souvent elle
renferme des blocs ou des rognons de cette matière. Ces
bancs d’argile sont eux-mêmes précédés ou accompagnés
de bancs de sable, de grès ou de cailloux roulés, et même
de chaux carhonatée compacte, brune, bitumineuse et
fétide ; ils ont ordinairement pour toit ou banc supérieur
de la chaux carbonatée, et pour mur ou banc inférieur,
de la chaux sulfatée. On trouve au milieu de ces diverses 1
1 L’espèce de minéral que l’on avoit nommé Soude muriatée gyp-
sifere ou muriacite, paroît être une chaux sulfatine, imprégnée de
Sel marin, et doit être rapportée à cette espèce.
couches des débris de corps organisés, des os d’élephans
et d’autres mammifères, du bois charbonne, des coquilles
fossiles, du bitume, qui est du pétrole : ce bilunje pénétré
l’argile qui accompagne les couches de Sel, et communique
son odeur au Sel même, ainsi qu’on 1 observe
dans quelques mines de Transilvanie ; à Lampeils-
loch, département du Bas-Rhin, près des sources salées
de Sultz, &c. Enfin on rencontre fréquemment dans
ces couches du soufre en gros fragmens, souvent cristallisés.
Cette dernière substance est presque toujours
placée dans la chaux carbonatée ou dans la chaux
sulfalée. _
On remarque quelquefois une sorte de régularité dans
la disposition de ces diverses substances, mais plus souvent
les couches d’argile et de chaux carbonatée sont
contournées, quelquefois même brisées et en forme de
brèche, comme on l’observe dans les salines de Bex.
Les plantes qui croissent sur les bords des fontaines
salées, peuvent servir à les faire reconnoîlre : ce sont
à-peu-près les mêmes que celles qui viennent sur les
bords de la mer, c’est-à-dire le triglochin maritimum,
le salk'ornia, le salsola kali, Vaster tripolium, le glaux
maritirna, &c.
Telle est la disposition générale des mines de Sel, elle
est susceptible de peu d’exceptions.
Ces mines et les fontaines salées sont extrêmement
nombreuses. L ’usage considérable que 1 on fait du Sel
marin, nous engage à donner l'enumeration des plus
remarquables, et a faire connoitre quelques-uns des
faits particuliers à leur gissement et à leur exploitation.
Lieux et gî s*
semens pa%
ticuliers.
Il y a en Espagne un assez grand nombre de sources
salées et quelques amas de Sel gemme; plusieurs d’enlr’eux
sont situés dans des lieux élevés. Bowles, qui avoit fait
cette observation, avoit remarqué aussi que toutes les
sources sont placées au pied des montagnes; telles sont
«elles des Pyrénées.
E U R O P s ,
Espagne.