verture terminée par un tuyau , au moyen duquel la
vapeur aqueuse se dégage avec rapidité. On a remarqué
qu on trouvoit dans cette méthode d’évaporation une
économie de plus du tiers du combustible. ( Bull, des
Sciences, n° qo. )
Tantôt on évaporé 1 eau jusqu’à siccilé : celte circonstance
est rare; il faut, pour qu’elle ait lieu, que la fontaine
salée ne contienne que du muriate de soude. Plus ordinairement
, on laisse des eaux-mères, nommées muire.
Ces eaux-mères contiennent principalement des sels
déliquescens , qui sont des muriates de chaux et de magnésie
: ces sels, en augmentant la masse des eaux-
mères, augmentent aussi l’emploi des combustibles, et
rendent le sel marin amer et déliquescent. M. Gren propose
de les décomposer en grand par l’addition de la
chaux et du sulfate de soude. Il se précipite dans ce cas
deux substances dont l'une est insoluble, c’est de la
magnésie ; et l’autre est peu soluble , c’est du sulfate de
chaux. L eau salée peut être alors entièrement évaporée
; le Sel que l’on obtient est pur et sec.
Enfin , on cherche toujours dans ces opérations à
économiser le combustible. La forme des fourneaux et
la dimension des poêles, sont calculées pour atteindre
ce but important*
On remarque une odeur assez agréable dans la plupart
des ateliers où se fait l’évaporation des eaux salées.
Il paroît qu’elle vient de la petite partie de bitume qui
est presque toujours mêlée au Sel dans ses mines.
Lorsque l’eau des fontaines ne contient qu’une petite
quantité de Sel, l’évaporation artificielle coùleroit trop
s’il falloit y soumettre la masse d’eau telle qu’elle est
donnée par la nature, il faut donc la concentrer par un
procédé moins cher.
On sait que pour favoriser et accélérer l’évaporation
d’une liqueur, il faut lui faire présenter beaucoup de
surface à l’air. Pour remplir cette indication , on élève
par des pompes l’eau salée à une hauteur de g mètres
environ, et on la fait tomber sur des murailles de fagots
qui ont.cette hauteur ; l’eau qui est distribuée avec égalité
sur ces fagots par des conduits et par des robinets, s’y
divise à l’infini, et éprouve dans sa chute une évaporation
considérable. La même eau est élevée souvent
plus de vingt fois pour être amenée au degré de concentration
nécessaire. On appelle cette opération graduer
l’eau, et on nomme bâtimens de graduation ( pl. 3,
fig. / ), les murailles de fagots d’épine dont nous venons
de parler.
Ces murailles sont couvertes d’un toit qui les met a
l’abri de la pluie ; elles ont environ 5 mètres d’épaisseur,
et quelquefois plus de 4°° mètres de longueur. Elles
doivent présenter leur flanc aux vents dominans.
L ’état de l’atmosphère influe considérablement sur
la rapidité de la cancentration, un vent frais, sec et
modéré, lui est favorable ; tandis qu’un temps lourd,
humide et brumeux , ajoute quelquefois de nouvelle
eau à l’eau salée.
L ’eau en se concentrant dépose sur les fagots une
couche de sélénile ou chaux sulfatée, qui devient à la
longue si épaisse qu’il faut les renouveler.
L ’eau amenée à 26 ou 27 degrés par la graduation,
est évaporée complètement dans les poêles, comme nous
venons de le décrire.
On a employé à Moutier un procédé qui, diminuant
encore l’emploi du combustible, rend l’opération moins
coûteuse. Lorsque l’eau a été concentrée par la graduation,
ensuite par l’évaporation artificielle, au point d’être
amenée à près de 3o degrés, qui est le terme voisin de
celui de la saturation, on la fait couler le long d’un
grand nombre de cordes suspendues perpendiculairement.
Ces cordes se couvrent d’une couche de Sel,
qu’on enlève lorsqu’elle a acquis environ 5 centimètres
d’épaisseur. On peut faire une semblable récolte deux
à trois fois par an.
Enfin on a essayé à Artern, dans l’électorat de Saxe,