
 
        
         
		Usages 
 généraux. 
 On  a  parlé  de  l’usage  particulier  que  l’on  fait  d^  
 quelques-unes  des  variétés  de  la  Chaux  carbonatée ;  il  
 reste à faire connoître les usages auxquels cette pierre est  
 employée  indistinctement. 
 On  retire la  chaux vive,  si  communément  employée  
 dans les arts, de plusieurs variétés de Chaux carbonatée,  
 qui  prennent alors le nom de pierre  à chaux. 
 Toutes  les  variétés  ne  sont  point  également  bonnes  
 pour  cet  objet.  La  meilleure  pierre  à  chaux,  seroit  le  
 marbre  blanc ;  c’est,  dit-on ,  celle  que  les  anciens  em-  
 ployoient  souvent : mais on  a rarement  cette pierre à  sa  
 disposition. Celle qui est préférable après le marbre, et qui  
 l ’égale  presque  en  qualité,  c’est  la  Chaux  carbonatée  
 compacte  grise.  La  pierre  à  chaux  la  plus  estimée  des  
 environs de Paris,  vient  de Senlis  et de Champigny,  et  
 appartient à cette variété. —  On obtient aussi de la chaux  
 en  calcinant des  coquilles  fossiles et même des  coquilles  
 marines.  —  Enfin  la  pierre  à  chaux  qui  contient  de  
 l’oxide  de  manganèse ,  brunit  à  l’air ;  elle  donne  une  
 espèce  de  chaux  que  l’on  nomme maigre, et  qui  a des  
 qualités particulières. 
 L ’objet qu’on  se propose  en  calcinant  la Chaux  car-  
 bonatée,  est  de  la  priver  de  l’acide  carbonique  et  de  
 l ’eau qui lui sont unis. Il faut pour y parvenir la chauffer  
 au  rouge  pendant  plusieurs  heures ;  elle  devient  alors  
 plus légère et plus  sonore ;  elle absorbe l’eau avec  sifflement  
 et  avec dégagement de  calorique, et elle  se réduit  
 en  une poussière blanche  et fine,  qu’on  appelle  chaux  
 éteinte.  Dans  ce  dernier  état,  elle  est  encore privée  de  
 son  acide  carbonique,  qu’elle  reprend  peu à peu  dans  
 l’atmosphère. 
 On  cuit  la Chaux  avec du bois, de la houille ou  de la  
 tourbe, dans des fours dont les formes varient beaucoup,  
 selon le genre de combustible et selon les pays. — Ce sont  
 ordinairement des  cônes ou des ellipsoïdes réservés dans r  
 un massif cylindrique de maçonnerie ( p l. 5 ,fig.  1 , 2). 
 Quand on veut cuire la  Chaux  avec le bois,  on place 
 CHAUX  C AR BONA T É E .   
 celte pierre, réduite en morceaux de diverses grosseurs,  
 dans la cavité de l’ellipsoïde ( Jig. /). On dispose ces morceaux  
 de manière  qu’il y  ail  du  jour entr’eux, qu’ils  ne  
 puissent  pas  s’affaisser,  et  que  les  plus  gros  soient  au  
 centre ,  parce que  c’est le  lieu  où  la  chaleur  est la  plus  
 considérable.  On  remplit ainsi le four jusqu’en haut.  —   
 Onjelte dans le foyer,  quiestdansla partie inférieure,  le  
 bois ouïe combustible végétal que l’on  emploie ;  ce sont,  
 tantôt des fagots ,  tantôt  des boites  de  bruyère.  On  augmente  
 le  feu  peu  à  peu  en  l’entretenant  continuellement  
 , au point d’amener la Chaux jusqu’au rouge-blanc.  
 Cette  cuisson  dure  douze  à  quinze  heures.  On  laisse  
 refroidir le fourneau pour retirer la Chaux, 
 Lorsqu’on  cuit  la  Chaux  avec  de  la  houille,  on  se  
 sert  d’un  four  conique  [fig. 2, A ,  B, C ).  Ce. qui  éloit  
 le  foyer  dans  le  précédent,  devient  le  cendrier  dans  
 celui-ci.  Le  chaufournier place  sur  la  grille mobile du  
 fourneau  quelques  fagots ,  qu’il  recouvre  de  houille ;  
 il  mët  ensuite  un  lit  de pierre  à  chaux,  puis  un  lit de  
 houille,  et  ainsi  de  suite.  Lorsqu’il  a  fait  dix  à  douze  
 lits  de  cette  manière ,  il  allume  le  four,  et  continue  
 cependant  de  le  remplir  de  couches  successives  de  
 houille  et  de  pierre  à  chaux  jusqu’en  haut.  Quand  on  
 juge que les couches inférieui’es de chaux sont cuites, on  
 retire les barreaux  mobiles  de  la grille,  et  on  enlève  la  
 Chaux, en  la faisant  tomber  dans  le  cendrier.  Dès  que  
 les morceaux  qui  ne  sont  pas  encore  bien  cuits  commencent  
 à  tomber,  on  replace  les  barres  de  la grille,  
 en  les  enfonçant à  coup de masse; on recharge le fourneau  
 de  nouvelles  couches  de  houille  et  de  pierre  à  
 chaux,  et on  continue le feu. — Si on  veut arrêter lout-  
 à-faitle  feu, on  y parvient aisément,  en  fermant  toutes  
 les  issues inférieures, et en couvrant la  masse de Chaux  
 avec du poussier  de  charbon et  des pierrailles. 
 Cette description abrégée suffit pour faire voir l’avantage  
 que  le second fourneau  a sur le  premier. 
 Lord  Stanhope en a proposé  et  fait exécuter un  troi