M. Alluand a reconnu le magnétisme polaire dan*
des lames de Mica pris auprès du filon de béril de
Limoges.
Le Mica par son brillant métallique en impose aux
personnes qui n’ont aucune connoissance de minéralogie.
Il a été pris tres-souvent pour de l’or ou pour de
1 argent.
O R D R E I I I .
P IER RE S A RGILOÏDE S .
S i 1 analyse chimique ne peut encore nous fournir
que de foibles secours pour classer les pierres homogènes
et ciistallisees qui composent en grande partie les deux
premiers ordres, à plus forte raison deviendra-t-elle absolument
inutile pour spécifier les minéraux qui entrent
dans ce troisième ordre. Tous ces minéraux, évidemment
mélangés, sont opaques et à cassure terne, leur
analyse est donc absolument insignifiante. Comme
d ailleurs ils ne sont pas cristallisés, on n’a aucun principe
fixe pour déterminer les espèces. Cependant ces
pieires existent dans la nature, elles y sont même très-
abondamment répandues , et elles sont la plupart très-
intéressantes ou par leur influence dans la structure du
globe, ou par leurs usages dans les arts. Elles doivent
donc faire partie du système minéralogique : mais les
espèces dans lesquelles on les divisera seront établies
arbitrairement.
Les pierres argiloïdes sont toutes assez tendres pour
se laisser rayer par le fer ; elles ont une cassure terne et
même terreuse ; elles répandent souvent par l'insufflation
une odeur argileuse. Ce sont les seuls caractères
qu’elles aient de communs. Elles n’ont d’ailleurs aucune
analogie reelle dans leur composition.
* 74* E s p . A R G I L E .
Nou s prendrons ici le mot Argile dans l’acception
qu’on lui donne dans les arts, et c’est d’après ce prinur
a r g i l e . 5 i 5
cipe que nous chercherons à caractériser celte fausse
espèce.
Les Argiles forment avec l’eau une pâte qui a de caraciér«*i
l’onctuosité, une sorte de ténacité, et qui se laisse alonger
dans diverses directions sans se briser.
Cette pâte, desséchée, conserve de la solidité : exposée
à un feu suffisant, elle en acquiert encore plus, et devient
meme tellement dure, qu’elle peut étinceler par
le choc de 1 acier ; alors elle a perdu la propriété de se
délayer dans l’eau et de faire pâte avec elle.
Ces deux caractères conviennent à toutes les Argiles,
et les distinguent de toutes les pierres connues, simples
ou mélangées. Il est vrai qu’ils ne sont pas portés dans
toutes les variétés d’Argiles au. même degré d’intensité,
mais ils s’ÿ manifestent toujours plus ou moins.
Ce sont ces propriétés qui serviront à distinguer les
Argiles feuilletées des schistes , qui ne font jamais pâte
avec l ’eau ; des cornéennes, des trapps, des serpentines,
et autres pierres à cassure terne et terreuse, qui ne font
en aucune manière pâte avec l’eau. Ce sont enfin ces
caractères qui sépareront les marnes ou Argiles effervescentes
des craies qui se délayent dans l’eau , mais
qui n y acquièrent point de ténacité, et ne prennent
aucune durete par l’action du feu.
Les Argiles sont infusibles par elles-mêmes, et on.
en trouve beaucoup dans la nature qui, sans être pures,
résistent à l’action d’un feu violent sans se fondre. On
sait que le mélange de quelques terres en quantité suffisante,
et notamment celui de la chaux, rend les Argiles
fusibles. 6
Non-seulement l’action du feu durcit les Ar-iles et
tous les mélanges terreux dans lesquels celte terre domine
par ses propriétés, mais elle leur fait éprouver
une diminution de volume, nommée retraite qui
varie selon les circonstances. Les Argiles en diminuant
de volume, perdent un peu de leur poids, ce qui doit
etre attribué à l’expulsion d’une partie de l’eau quelles