A R T I C L E V.
Idée générale de la structure de la terre.
126. L es minéraux qu’on va décrire composent
l’écorce de la terre. Cette écorce mince est la seule partie
du globe qu’on ait sondée dans quelques points. Son
épaisseur n’est pas au volume de la terre ce qu est une
feuille de papier relativement au volume d’une sphere
de huit décimètres de diamètre ; et les montagnes les
plus élevées qui nous semblent des masses énormes, sont
des inégalités à peine sensibles sur cet épiderme. .
Cette partie du globe est généralement formée, tantôt
de masses qui ne présentent aucune assise, tantôt de
couches composées d’assises horizontales ou obliques ,
droites ou contournées. Cette disposition par couches est
beaucoup plus commune que la première.
En observant ces masses et ces couches, on a remarqué
dans les unes et les autres diverses sortes de structures.
Les unes semblent avoir été formées de cristaux
déposés confusément, réunis ensemble sans intermédiaire
, ou disséminés dans une pâte ; telles sont les
pierres connues généralement sous le nom de granité,
de porphyre, de marbre statuaire, etc. On a observé
que ces pierres étoient toujours placées au-dessous de
toutes les autres, et qu’elles ne renfermoient jamais de
débris de corps organisés : on a supposé qu’elles avoient
été formées les premières ; qu’elles l’avoient même été
avant que la terre fût peuplée, et on a nommé les ter-
reins qu’elles composent, teireins primitifs.
127. D’autres couches ont une texture plus homogène
, un grain plus fin : elles ne présentent pas ordinairement
dans leur structure l’apparence d’une formation
par cristallisation confuse ; mais plutôt celle d’une
formation par dépôt ou par sédiment. Elles se trouvent
toujours placées mediatement ou immédiatement au-
dessus des premières. Enfin,elles renferment des débris
quelquefois très-abondans d’animaux ou de végétaux»
On les nomme couches de sédiment ou lerreins secondaires.
Tels sont les ardoises, la pierre à chaux, le
plâtre, la plupart des marbres colorés , &c.
128. Ou peut distinguer encore une troisième sorte
de terreins que l’on appelle terreins tertiaires ou de transport.
Ils paraissent formés des débris des deux premiers,
déposés sous forme de sables ou de cailloux roulés, séparés,
ou réunis de nouveau par une espèce de ciment qui
est ordinairement apparent. Quoique ces terreins n’aient
pas de position relative bien déterminée, ils sont cependant
assez communément placés sur les deux premières
sortes de terreins,
12g. Enfin, une quatrième sorte de terrein d’une
nature et certainement d’une origine bien différente de
celles des trois précédentes, c’est le terrein formé presque
sous nos yeux par les éruptions des volcans, et qu’on
nomme à cause de cela terrein volcanique.
Ces quatre sortes de terreins composent ensemble ou
séparément des montagnes qui ont des apparences assez
différentes. Les montagnes qui sont formées de couches
primitives sont ordinairement aiguës et comme déchirées.
Celles qui appartiennent à la formation volcanique
sont à-peu-près coniques, tandis que les montagnes composées
de couches secondaires ou tertiaires sont ou aplaties
à leur sommet, ou arrondies sur toutes leurs faces.
i 3o. Les couches qui appartiennent aux deux premières
sortes de terreins sont souvent coupées.par des
espèces de fentes , les unes vides, les autres remplies de
matières pierreuses ou métalliques, différentes par leur
nature des substances qui composent les couches qu’elles
traversent. Ces fentes portent le nom de filons. Elles sont
diversement dirigées, inclinées ou ramifiées. On appelle
toit la surface supérieure des filons, et mur ou lit leur
surface inférieure. Ces mêmes noms s’appliquent, également
aux parties supérieures et aux parties inférieures
des couches, lorsqu’on les considère particulièrement.