sous cette forme, demandent à être constatés. Tourne-
fort dit qu’on l’a trouvé, dans l’île de Milo, en pierres
plates de vingt à vingt-cinq millimètres d’épaisseur, et
qu’à mesure qu’on enlève ces pierres, elles sont remplacées
par d’autres. Il est probable que ces masses compactes
d’Alun sont des efflorescences épaisses de ce sel.
C’est en effet sous cette dernière forme qu’il se présente
le plus ordinairement. Il est alors en filamens blancs,
soyeux, parallèles entr’eux, et perpendiculaires à la surface
dè la pierre qui les produit. On le nomme, en cet
état, Alun de plume, ou Alumine sulfatée fibreuse.
C’est ainsi qu’on le trouve dans l’île de Milo, où il est
exploité depuis long-temps. Il y est mêlé de chaux sulfatée
, et situé entre les bancs d’une pierre volcanique
blanchâtre et friable. On le cite également au milieu des
schistes argileux de Freyenwald. Il paroît que l'Alun
capillaire est le trichites des anciens.
Le sel halotric 1 de Scopoli, que ce chimiste a trouvé
au milieu des schistes de la mine d’Idria, a été regardé
comme une espèce d’Alun capillaire mêlé de chaux
sulfatée et de fer. Mais M. Klaprolh assure qu’il ne
contient ni chaux ni alumine, et que c’est un mélange
dé fer et de magnésie sulfatés.
L ’Alumine sulfatée, mêlée d’argile et de fer oxidé,
forme des masses opaques jaunes , onctueuses et à cassure
assez éclatante. Elles se trouvent sous forme de
stalactites, dans les cavités de quelques montagnes schisteuses.
On nomme cet Alun, beurre de montagne a. On
le cite à Muskau, dans la Haute-Lusace, et en Sibérie
, dans la montagne de Douéirtisch. Lorsque le temps
est humide, cette matière est très-acide. Il paroît que c’est
un sulfate d’alumine avec un grand excès d’acide.
Les pierres qui produisent l’Alun , tantôt le renferment
tout formé, tantôt elles n’en contiennent que 1
1 Haarsal[. — Le sel capillaire. B r o ch .
1 Btrgbutcer. — Le béaire de montagne. B r o c h .
les principes, disposés à se réunir lorsque les circonstances
le permettent. Ce dernier cas est le plus commun.
On trouve ordinairement l’Alun ou ses principes
dans les schistes et dans les argiles , qui renferment
en même temps des sulfures de fer ; ces schistes sont
presque toujours noirs et souvent bitumineux : tels
sont ceux d’Auvergne, — de ^Vhitby, dans le Y o fk -
shire, en Angleterre, et de Preston, dans le Lancas-
bire ; — ceux d’Andrarum, en Scanie; — de Schwem-
sal, à huit lieues de Leipsig, sur la Mulda, en Saxe ;
— de Christiana , en Norwège ; — ceux des bords de la
Meuse, près de Liège ; — de Torgau, en Saxe ; — de
Kutterschutz , près Bilin, en Bohême -, — du royaume
d’A rragon, en Espagne, &c.
Certaines tourbes donnent aussi de l’Alun ; telles sont
celles d’Helsinburg, en Scanie.
L ’Alun des terreins volcaniques a ordinairement pour
gangue des laves friables , blanchâtres ou légèrement
rougeâtres. Il est tout formé dans ces laves , qui contiennent
en outre la potasse nécessaire à sa cristallisation.
Ces pierres, légèrement calcinées, ont un*goût
styptique très-sensible. Il paroît que c’est elles que les
anciens ont désignées sous les noms de pierre assienne ou
de sarcophage. Us les nommoient ainsi, parce qu’elles
avoient la propriété de ronger les chairs des cadavres.
Les principales mines d’Alun volcanique, sont : —
Encore celles de l’île de Milo , — et en Italie ; celles de
Latera, dans le territoire de Valenlano, à trois milles
de Bolséna; — de la Solfatarre, près Pouzzole ; — de la
Tolfa, dans le territoire de Civita-Vecchia.
La mine de la Tolfa est la plus connue. La pierre qui
la compose porte le nom à’aluminaire ou à’aluminite
de la Tolfa : elle est en masse compacte non-feuilletée ,
mais traversée de haut en bas par de petites veines de
quartz gris-blanc.
On trouve aussi l’Alun, mais plus rarement, dans
l’eau de quelques fontaines. Telles sont celles de Slec