Ciractères.
Variétés.
que les Marnes pouvoient agir aussi en absorbant le gaz
oxigene de 1 atmosphère, comme l’a observé M. Hum-
boldt, ou bien en donnant aux végétaux l’acide carbonique
qui paroît nécessaire à leur nutrition.
Ce qu il y a de certain, c’est que les Marnes n’agissent
qu apres avoir ele réduites en poussière par l’influence
des meteores atmosphériques, et que cet effet n’a souvent
lieu que plusieurs années après le moment où on
les a répandues sur le sol 5 en sorte que cet amendement
exige une sorte d avance et de prévoyance qui ne sont
pas a la portée de tous les cultivateurs.
* 76e E s p . O C R E É
C e s Ocres sont des argiles ou des marnes colorées
en jaune, en rouge, et même en brun par le fer. Us
doivent donc posséder tous les caractères que nous avons
reconnus dans les argiles et dans les marnes. En effet
ils happent a la langue, se divisent facilement dans l’eau,
et prennent même quelquefois la consistance pâteuse
lorsqu on les pétrit avec ce liquide. Us répandent par
l’insufflation une odeur argileuse très-sensible. Exposé»
a 1 action du feu, ils deviennent rouges ou du moins plus
rouges qu’ils n’étoienl. Us se fondent presque tous à une
température élevée. Lorsqu’ils ont été chauffés, ils deviennent
électriques par communication, et acquièrent
même le magnétisme polaire.
Les Ocres touchent d’une part aux argiles , aux
marnes colorées et aux tripolis; et de l’autre, au minerai
de fer argileux. Ily a tel minerai pauvre de fer limoneux,
qui ne contient guère plus de fer que certains Ocres.
1. O c r e ro uge a. Il est d’un rouge de sang quelquefois
un peu orangé ; il tache fortement les doigts. Nous
citerons, comme exemple de celte variété,
* Argile ocreuse. Ha ü y .— Argilla bolus. W a l l . — Boit. K îr w .
1 II ae faut pas confondre cet Ocre avec un autre Ocre ronge qui
est un oxide rouge de fer presque pur, et que bous nommerons fer
osidé c-creus,
L a sanguine ou crayon rouge * 1 * *, qui est d un rouge
brun ; elle a la structure générale schisteuse, la texture
compacte , la cassure terne ; elle laisse sur le papier des
traces vives et durables de sa couleur.
On la trouve en petites couches ou en amas au milieu
des schistes argileux. — En Allemagne, a Thalliter, dans
la Hesse ; elle y est en assez grande quantité pour y
former une exploitation. — En France, a Thonel, dans
le département de la Sarre, elle y est exploitée. A
Blankenbourg et à Koenilz en Thuringe.
On extrayôit aussi de la sanguine de 1 île de Lemnos ;
elle se distinguoit du bol , nomme particulièrement
terre de Lemnos, en ce qu’elle n’etoit pas sigillée.
On taille la sanguine pour en faire des crayons.
Comme ils sont quelquefois graveleux, M. Lomet a
essayé d’en faire d’ariificiels qui n ont point ce defaut.
U broyé la sanguine, la délaye dans beaucoup
L ieu x et usages
d’eau, et décante l’eau encore trouble -, il laisse déposer
la sanguine pure qu’elle lient en suspension, et mele
le dépôt avec une dissolution de gomme arabique. Il
donne à ce mélange la consistance d une pâte, en 1 évaporant
sur le feu et le remuant continuellement. II le
moule alors en baguettes en le passant dans une presse
à filière. Ces crayons doivent sécher lentement et à
l’ombre : mais avant de s’en servir, il faut racler leur
surface pour enlever une pellicule qui les empeche d©
marquer. On peut y ajouter pour les îendie plus
moelleux un peu de savon blanc.
L e bol d’Jrménie 2 .• il ressemble beaucoup a la sanguine
, mais il est plus compacte et d’un rouge moins
1 Argile ocreuse rouge graphique. H a ù Y . R u lr ic a . Wa l l .. —
Roethel, le crayon rouge. B r o c h . — Cette substance n étant jamais
exploitée comme minerai de fer, nous la laissons parmi les pieri<-3.
U ne faut pas la confondre avec le minerai de fer, nommé hématite.
* Bol le bol. B r o c h . — N ous ne rapportons à ce synonyme
que le bol d’Arménie, la terre de Lemnos, la terre de Sienne, et la
terre de Strigau.