Caractères.
Gissement,
don, est à la pierre tendre de Saint-Leu, dans le rapport
de 24 à 17. [ R o n d e l e t , art de bâtir.)
La Gliaux cavbonalée grossière élanl presque toujours
impure, ne donne par la calcination que de mauvaise
chaux.
7. C h a u x c a r b o n a t é e C r a i e Celle variété est presque
toujours blanche ; elle est rarement grise ou même
brune ( J V e r n e r ) ; sa cassure est terreuse ; elle est é c r i ~
v a n t e et très-tendre ; elle est assez légère ( 2,315 , K ikw. ) ;
maigre au toucher , se laissant rayer par l’ongle ; elle
happe un peu à la langue.
Le gissement de la Craie a de l’analogie avec celui de
la Chaux carbonatée grossière. La Craie ne se trouve que
loin des terreins primitifs -, elle est en bancs épais ou en
masses continues, dans lesquelles la stratification est à
peine sensible ; elle forme des collines assez hautes, quelquefois
escarpées ; elle ne contient point d’autre substance
métallique, que du sulfure de fer globuleux, qui
y est assez abondamment disséminé ; elle ne renferme
aucun combustible minéral, mais elle contient presque
toujours des silex ordinairement noirs, quelquefois
blonds, figurés en rognons irréguliers, comme cariés
ou tuberculés. Ces silex ne sont point disséminés au
hasard, au milieu des masses de Craie ; au contraire, ils
sont disposés en bancs interrompus, très-parallèles et
assez multipliés. La Craie renferme aussi des coquilles
fossiles différentes de celles qui se trouvent dans la Chaux
carbonatée grossière. Ces coquilles se rapportent aux
espèces que l’on a nommées p é l a s g i e n n e s . Ce sont principalement
des Oursins, des Bélemnites, des Térébra-
tules, des Pinnes. Ces dernières se trouvent en fragmens,
d’une grosseur remarquable, dans les crayères dé Meu-
don, près Paris. Les oursins et les vis sont assez ordinairement
changés en silex. Enfin la Craie elle-même con- 1
1 Chaux carbonatée crayeuse. Ha ü y , — Kreide, ta Cr a ie .
B r o e n .
tient une assez grande quantité de sable. Les fossiles
qu on trouve dans la Craie, et qui appartiennent presque
tous a des genres ou à des espèces perdues, la situation
de cette pierre, qui est toujours inférieure à la pierre
calcaire grossière, assignent à la Craie une formation anterieure
à celle de la Chaux carbonatée grossière.
La Craie n’est peut-être pas aussi abondamment ré- Lie«,
pandue dans la nature que la Chaux carbonatée compacte,
cependant on trouve en Pologne, en Angleterre
, &c. de vastes provinces dont le sol est entièrement
crayeux. On sait que la Craie est abondante en
France, dans la Champagne ; sur les côtes de la Manche,
aux environs de Rouen ; et près de Paris, à Saint-Ger-
main-en-Laye, à Meudon, &c.
La Craie est employée dans les arts comme crayon ; Usages
elle sert aussi à nettoyer les métaux et les verres ; elle
fournit le blanc employé dans toutes les peintures en
détrempe. Elle doit être pure, c’est-à-dire privée de la
plus grande partie du sable qu’elle contient. On l’exploite
ordinairement par vastes galeries. La consistance
de cette pierre est telle, que les parois de ces galeries se
soutiennent d’elles-mêmes. On la concasse en petits
morceaux avec une masse de fer emmanchée, on la délaye
alors plus facilement ; d’abord dans un peu d’eau
ensuite dans une plus grande quantité de ce liquide ; on
laisse reposer environ deux heures cette Craie délayée ;
lorsqu’on suppose que tout le sable s’est précipité, on
décante avec des seaux, et sans remuer le fond, l’eau
laiteuse qui le recouvre, et on la transporte dans des
tonneaux, où la Craie se dépose ; on décante alors l’eau
devenue claire; on laisse prendre à la Craie assez de
consistance pour qu’on puisse la manier et en faire des
masses, que l’on applique contre les parois de la carrière ;
elles y acquièrent promptement assez de fermeté pour
être moulées en forme de cylindres entre les mains. On
transporte ces cylindres hors de la carrière ; on les
couche les uns sur les autres, et on les dispose en petites