toutes les nuances de décomposition. Le Kaolin y est
généralement blanc , quelquefois cependant un peu
jaunâtre, à peine micacé; il est âpre au toucher, et
quelques bancs renferment encore de gros grains de
quartz. Les manufacturiers le nomment alors terre caillouteuse
; cette variété étant broyée, peut donner, sans
addition d’aucun fondant, une porcelaine très-trans-
parente. Quand il ne renferme que du sable quartzeux,
on le nomme terre argileuse; il faut alors pour le convertir
en porcelaine,y ajouter un fondant. — A Maupertuis
et à Chauvigny, dans les environs d’Alençon ; il a été
découvert par Guetlard : c’est, à ce qu’il paroît, le premier
qui ail été connu en France ; il n’est pas aussi beau
que celui de Saint-Yriex. — Près de Bayonne; ce
Kaolin, nouvellement découvert, est un de ceux qui
prouvent le plus clairement que cette Argile lire son
origine du felspath ; il conserve souvent la structure
iamelleuse de cette pierre. La roche qui le donne est
composée uniquement de quartz et de felspath ; c’est
un granité graphique qu’on trouve dans tous les degrés
de décomposition. — En Angleterre, dans le comté de
Cornouaille ; ce Kaolin est très-blanc et onctueux au
toucher ; il est également du à la décomposition de»
felspaths dù granité.
4- A r g i l e C im o l ith e h Elle est d’un hlanc gris de perle,
et rougit un peu par le contact de l’a ir, sa texture es|_
un peu feuilletée. Elle est assez tendre, quelquefois douce
au toucher, et a même l’aspect gras dans quelques parties
; elle happe assez fortement à la langue ; sa pesanteur
spécifique, d’après M. Klaproth , est de 2. Elle
blanchit au chalumeau, mais n’y fond pas. Elle est
souvent mélangée de grains de quartz très-sensibles.
Les anciens tiroient cette Argile de l’île de Cimolis,
aujourd’hui l’Argentière, près celle de Milo ; c’est de-là
que lui est venu le nom de Cimolithe : ils l’employoient
Cimolith, la Cimolithe. B r o ch .
à dégraisser les étoffes. Les habitans s’en servent encore
a présent pour cet usage, et elle leur tient lieu de savon
pour laver le linge : cela fait, comme l’observe Tourne-
fort, une lessive d’autant plus mauvaise, que les grains
de sables qu’elle contient usent et percent le linge.
M. Hawkins en a rapporté de cette île ; il a constaté
qu’elle blanchissoit les étoffes aussi bien que la meilleure
terre a foulon. M. Klaproth a analysé les échantillons
que lui a remis ce voyageur ; il y a trouvé : silice, o,63 ;
alumine, 0,23 ; oxide de fer, 0,01 ; eau, 0,12.
L ’Argile cimolithe ne peut point être placée parmi
les terres à foulon ; elle n’en a ni l’onctuosité ni les
autres caractères.
Les anciens attribuoient à cette argile des propriétés
médicinales qui n’ont aucune réalité.
5. A r g il e p l a s t iq u e *. tCes Argiles sont compactes,
douces, presque onctueuses au toucher et se laissent
même polir par le doigt lorsqu’elles sont sèches ; elles
prennent beaucoup de liant avec l’eau, et forment une
pâte tenace, que les ouvriers nomment longue; quelques-
unes même acquièrent dans l’eau un peu de translucidité.
Elles sont toutes infusibles au feu de porcelaine, et
y prennent une grande solidité. Cette propriété tient à
leur nature, et les distingue des Argiles fusibles, qui
servent, comme elles, à la fabrication des poteries et
faïences grossières.
Parmi ces Argiles, les unes restent blanches, ou même
acquièrent cette couleur au feu de porcelaine ; les autres
deviennent d’un rouge quelquefois assez foncé. Nous
donnerons quelques exemples de ces Argiles, en les
choisissant parmi celles qui ont un usage connu.
Argile plastique (TAbondant, près la forêt de Dreux.
Elle est presque blanche et très-tenace ; elle contient
* Elles font partie de l’Argile glaise. Ha ü y .