Celles qui sont cristallisées affectent généralement la
forme prismatique ; leur cassure est lamelleuse dans le
sens des bases , et raboteuse ou vitreuse dans celui des
pans : leur forme primitive est un prisme hexaèdre
régulier : elles ont la réfraction simple.
Celles qui sont en masse ont la texture compacte,
un peu grenue ; elles sont opaques, et font voir une
phosphorescence verte très-brillante, lorsqu’on en jette
la poussière sur des charbons.
Onpeut séparer en deux variétés principales les formes
de la Chaux phosphatée.
Variétés. I . C h a u x p h o s p h a t é e A p a t i t e ’ . Elle est en prismes
courts et tronques, limpides, verts, violets ou bleuâtres
: sa poussière est phosphorescente sur les charbons.
Elle est composée de chaux o,55, et d’acide phospho-
rique 0,45. ( K l a p r o t h . )
Elle se rencontre dans les filons dès montagnes primitives,
notamment dans ceux d’étain. Le quartz, la
chaux flualee , la baryte sulfatée, le felspath , le fer
schéelaté, &c. l’accompagnent ordinairement. On la
trouve principalement en Saxe ; — en Bohême. — Au
Saint-Golhard, dans une roche à base de chlorite ; elle
y est accomjDagnée de felspath adulaire et de mica. —
En Cornouaille, dans une roche- à base de talc lamellaire
verdâtre. — En France, près de Nantes et à l’O.
de celte ville, d’abord dans un granit renfermant beaucoup
de felspath ; et plus loin, dans une roche à base
d amphibole et dans les cavités d’un minerai de fer
oxidé. ( D u b u i s s o n . )
2 . C h a u x p h o s p h a t é e C h r y s o l i t h e a. Ses prismes sont
plus alongés que ceux delà variété précédente ; ils sont
Varietes de Formes, î , s , 3 , 4 et 5. Daily. — Gemcïn&T apatity
I’Ap a t i t e commune. B r och. — P h o s ph o l x t e . K i rw . — Berit
de Saxe, ou A g u s t i t e . T r o m s d o r p f .
* Var ié té s de forme s, 6 et 7. Haü y , — Spargelstein , 1a pierre
d’asperge. B r o c h . — C h r y s o l i t e . R o k é -d é jL is l e .
termines par une pyramide à six faces, comme le quartz;
mais cette pyramide est plus aiguë. Ses couleurs ordinaires
sont le verd d’asperge ou le verd-pâle, l’orangé, le
brunâtre, et même le bleu verdâtre * *. Sa poussière n’est
point phosphorescente sur les charbons : elle contient
°M 4 de chaux , et o,45 | d’aoide phosphorique.
< V a v q u e l i n . )
On avoit regardé les cristaux verds d’asperge ou
orangés, comme appartenant à une espèce particulière
de pierre gemme , et on les avoit nommés Chryso-
lithes. M. Werner avoit soupçonné qu’ils dévoient se
rapprocher de la Chaux phosphatée, avant que MM. Kla-
prolh et Vauquelin eussent prouvé qu’ils appartenoient
en effet à celte espèce.
Le gissement de la Chrysolithe est souvent très-différent
de celui de la Chaux phosphatée Apatite : il paroit
qu’elle se trouve dans les produits volcaniques, mêlée
même avec les idocrases, comme on l’a observé au
Vésuve. On la trouve en grande quantité au mont Ca-
prera, près le Cap de Gates, dans le royaume de Grenade
en Espagne : sa gangue est une pierre cariée qui
ressemble beaucoup à une lave. — Les cristaux brunâtres
et bleu-verdâtres ont un gissement analogue à celui des
variétés de la première division. On les a trouvés dans
les filons de la mine de Marboë ou Langloé , près
d’Arendal en Norwége.
5. C h a u x p h o s p h a t é e t e r r e u s e . Haü y . a La Chaux
phosphatée terreuse a la texture tantôt fibreuse , lamellaire
ou granuliforme, et tantôt terreuse. La première
s’est trouvée en masse rayonnée dans les mines d’étain
de Schlagenwald en Bohême : la dernière, assez solide
et même compacte, a sa surface souvent mamelonnée : ses
masses sont marquées de zones jaunâtres ou rougeâtres.
* La M o r o x i t e ( K a r s t e n ) ap p a r tien t à ces deux variétés de
soldeurs.
* Erdiger aputit, I’A p a t i t e terreuse. B r o ch .