Les Silex réduits en poudre entrent dans la composition
de la faïence fine, dite anglaise.— Les Silex py-
rotnaques noirs , cassés en fragmens minces et à arêtes
vives , servent de pierres à briquet.
Les Silex blonds sont taillés d’une manière particulière
pour en faire les pierres à fusil. — Toutes sortes de
Silex pyroinaques ne sont pas propres à recevoir la
forme qu’on donne à ces pierres. — Les opérations de
la taille consistent, i°. à rompre le bloc avec une masse
de fer, en morceaux à surface plane, d’une livre et
demie environ ; 2°. à fendre ou écailler ces morceaux
de manière à faire naître sur leurs surfaces des espaces
alongés, légèrement concaves, séparés par des arêtes
verticales à-peu-près droites. On frappe ensuite avec
un petit marteau à deux pointes sur les angles formes
par ces arêtes, et on détache par celte percussion des
écailles longues et minces , présentant une face plane
sur le côté par lequel elles tenoient au bloc , et sur la
surface opposée, l’arête qui y existoit déjà; 5°. à former
la pierre. On remarque dans une pierre à fusil
cinq parties : 1. la mèche , ou le biseau tranchant ;
2. les flancs , ou bords latéraux ; 3. le talon, bord
postérieur opposé à la mèche , 4- Vüsgisy petite face supérieure
horizontale placée entre le talon et l’arête où
commence le biseau ; 5. le dessous de la pierre, uni et
un peu convexe.
Pour tirer la pierre à fusil avec la forme qui lui convient,
de l’écaille dont on vient de parler, on place
cette écaille horizontalement et sur sa face plane, sur le
tranchant d’un ciseau de menuisier, enfoncé verticalement
dans un bloc de bois. On frappe dessus l’écaille
à petits coups, avec une roulette de fer emmanchée
par son centre, et on la coupe ainsi avec une assez
P a ssy, et qui a pris la même forme. Ce dernier a la cassure grenue
et vitreuse du quartz. Les Silex de Saint - Oueu ont la cassure siliceuse.
grande précision, en autant, de morceaux qu’elle peut
donner de pierres à fusil. On reprend ensuite ces morceaux
, et on finit, de les tailler avec la roulette, sur
le ciseau qui sert d’enclume, de manière à former les
flancs et le talon de la pierre ( pl. 5, fig. 3-9 ).
L ’opération de faire une pierre dure au plus une
minute ; le plus gros bloc fournit environ cinquante
pierres.
Les carrières dont on retire les ’Silex employés a
cet usage, sont situées dans le département de l’Yonne
et dans les communes de Coufi, Meni et L y , département
du Cher. Sur vingt couches, il n’y en a quelquefois
qu’une qui donne de bon Silex. Ces Silex,
que les ouvriers nomment cailloux fra n c s , doivent
être demi - transparens , d’une teinte uniforme, d’une
forme presque globuleuse ; leur cassure doit être lisse,
égale, et sur-tout conchoïde. — Exposés long-temps
aux intempéries de l’air, ils perdent la faculté d’être
taillés.
On fait aussi des pierres à fusil en Portugal, à Aren-
heira, près Rio-Mayor, dans l’Estramadure. Les Silex
dont on se sert ont un gissement très-différent de celui
des précédens ; ils sont dispersés en fragmens de 3 à 5
décimètres d’épaisseur, dans un sable rougeâtre. Un
homme ne fait que deux cents pierres à fusil par jour.
( L i n c k . )
i 5. Silex cordé *. Cette variété, assez remarquable
par son gissement, a la demi-transparence et la cassure
écailleuse de certaines cornes , ou même de la cire ;
elle est de presque toutes les couleurs, mais ces couleurs
sont ternes. Son infusibililé au chalumeau la distingue
des pétrosilex, auxquels elle ressemble beaucoup
par ses caractères extérieurs. D’après l’analyse faite par 1
1 Les variétés de Yliornstcin de M. WERNER, qui sont infusibles ;
tel que celui des filons de Schneeberg, & c . — K é r a t i t e . Dela-
METH.