la mer, et n’y a découvert aucune division prismatique.
M. Hubert a fait la même observation à l’ile de
Bourbon, sur un courant de lave incandescente qu il
a vu entrer dans la mer. Il paroît en général que
le dessèchement gradué d’une substance susceptible de
prendre de la retraite, est beaucoup plus propre a faire
prendre une forme régulière à cette substance qu’un refroidissement
brusque qui en lige la surface. (Introd. 46.)
La structure lamellaire des Basaltes ne peut être une
preuve de leur origine aqueuse , ainsi qu’on l’avoit
d’abord avancé. Plusieurs laves d’une origine connue
présentent cette structure, et d’ailleurs les observations
nombreuses de M. Fleuriau-de-Bellevue sur
les produits d’apparence pierreuse des verreries, les
expériences récentes de Hutton, celles de MM. Halles
et W att, prouvent qu’en faisant fondre des Basaltes et
d’autres pierres, et les laissant refroidir très-lentement,
ils perdent l’apparence vitreuse que la fusion leur
donne, pour prendre une texture lamellaire ou rayon-
née et l’apparence d’une pierre.
La différence que l’on remarque entre la disposition
des coulées de laves proprement dites et celles des
Basaltes, semble prouver que ces deux matières n’ont
pas toujours été répandues sur la terre de la même manière.
Les coulées de laves sont étroites à leur source,
larges et épaisses vers leur extrémité. Les masses de
laves d’une même coulée, et sur-tout celles de plusieurs
coulées, varient de densité dans les difïérens points de
leur épaisseur ; elles ne sont jamais disposées en couches
horizontales, minces et parallèles. Les Basaltes sont au
contraire disposés par assises parallèles, qui sont très-
ïnultipliées, souvent très-minces, et interposées entre
des couches d’autres substances d’une origine évidemment
aqueuse ; tels que des grès, des pierres calcaires
, &c. Ils sont même quelquefois comme entrelacés
avec ces couches, et suivent toutes leurs sinuosités,
comme on l’observe en passant de Yaldagno à Schio#
dans le Vicentin. (Fortis.) Enfin ces couches sont d’une
densité égale non-seulement dans chaque assise, mais
même dans plusieurs assises.
La disposition particulière de quelques masses basaltiques,
prouve encdre qu’elles ne peuvent avoir été formées
à la manière dès laves que nous voyons sortir des
volcans. Nous prendrons un exemple dans les Basaltes
de Saxe.
Nous avons fait connoître plus haut la manière dont
ces Basaltes sont placés sur le sommet des montagnes
primitives de la Saxe. Nous devons faire remarquer
ici, avec M. Daubuisson , que ce gissemenl est inexplicable
, dans la supposition que ces Basaltes soient les
restes d’un grand courant de laves , ou qu’ils appartiennent
à autant de volcans qu’ils recouvrent de montagnes.
Si l’on supposoit que chaque montagne étoit un
volcan particulier, il faudrait supposer aussi que la
lave s’est fait jour par le sommet, c’est-à-dire dans le
lieu où elle devoit éprouver le plus de résistance, ce
qui n’arrive jamais; d’ailleurs la base de ces plateaux
devrait présenter dans ce cas des roches mélangées,
bouleversées , et cependant on observe la plus grande
régularité dans les couches de ces montagnes, percées,
comme on l’a dit, d’une multitude de galeries et traversées
d’un grand nombre de filons généralement réguliers
et suivis ; enfin on ne rencontre dans leur intérieur
aucune cavité remarquable ; on ne trouve à leur sommet
aucun indice de cratère.
Si l’on suppose que ces montagnes aient été recouvertes
par un torrent de laves basaltiques, on sera en droit
de d’emander d’où a pu venir une si grande quantité de
laves, qui a dû combler les vallées et envelopper toutes
ces montagnes; car bn ne peut supposer qu’un courant
ordinaire descendant dans une vallée, ait pu remonter
sur le versant de la colline opposée, et dépasser encore
son sommet de plusieurs mètres, sans avoir auparavant
«omblé celte vallée.