point, malgré la différence qui paroît exister dans les
diverses sortes de poteries, depuis la faïence commune
jusqu’à la belle porcelaine.
La première opération consiste à laver les terres, c’est-
à-dire à en séparer par le lavage le sable siliceux, soit
pour le broyer, soit pour en diminuer la proportion.
On délaye les Argiles dans l’eau, le sable , comme le
plus lourd, se précipite le premier, et on le sépare en
décantant l’eau trouble et chargée d’Argile.
La seconde opération a pour objet de composer la
pâle ou masse. Celte pâte est essentiellement composée
d’Argile qui lui donne le liant lorsqu’elle est crue, et la
dureté lorsqu’elle est cuite, de silice fine ou de ciment
qui est de la pâle déjà cuite et broyée. Le sable et le
ciment ont pour objet d’empêcher la pâte, de se fendre
en séchant et en cuisant, et d’être trop fragile. Quelquefois
on ajoute à la pâte une matière qui sert de fondant.
Ces matières doivent être broyées très-fin.
Dans la troisième opération on dispose la pâte à être
employée en la laissant macérer dans l’eau pendant un
certain temps, en la pétrissant et la battant fortement
pour lui donner de l’homogénéité et du liant, et pour
chasser tout l’air qu’elle peut contenir. On croit avoir
remarqué que la pâte devient d’autant meilleure, qu’elle
est plus ancienne et qu’elle a été pétrie plus souvent.
La quatrième opération consiste à façonner les pièces
en les tournant quand elles doivent être rondes, ou en
les moulant dans des moules qui sont ordinairement
en plâtre. Les ornemens, les anses, les becs et toutes les
parties saillantes se collent sur la pièce avec de la pâte
de même nature délayée dans l’eau. Comme les pièces
prennent de la retraite en se séchant, on fait en sorte
que les parties qui doivent être réunies aient le même
degré de dessiccation.
La cuisson des pièces est l’objet de la cinquième opération.
Les pièces sont ordinairement placées dans des
étuis de terre et renfermées dans un four ou voûté ou
cylindrique. Le combustible, qui est tantôt de la houille,
tantôt du bois, selon les pays, est placé en dehors. La
flamme pénétré dans le four par plusieurs ouvertures, et
circule entre les piles d’étuis qui renferment les pièces.
La cuisson est menée lentement pour ne pas faire
briser les pièces. Toutes les poteries prennent de la retraite
en cuisant ; c’est dans ce moment qu’elles sont
sujettes à se déformer. Elles deviennent d’autant plus
compactes et plus denses, que la cuisson est plus forte ;
mais elles sont aussi plus susceptibles de se casser par
l’action alternative du froid et du chaud.
La sixième opération consiste à donner aux pièces
la couverte ou vernis. Les poteries se saliroient promptement,
s’imprégneroient de graisse, et deviendroient
d’un usage désagréable, quand même leur pâle seroit
très-fine, très - compacte et très-bien cuite, si elles
n’étoient pas recouvertes d’un vernis particulier, que
l’on nomme émail ou couverte.
Les vernis ou couvertes que l’on met sur les poteries
pour les rendre imperméables, sont des verres métalliques
ou terreux d’une composition appropriée à l’espèce
de poterie sur laquelle on doit les placer. Ils doivent
elre assez fusibles pour s’étendre également, et sans se
fendiller, sur les poteries dont la pâte ne peut éprouver
un haut degré de chaleur. Le plomb oxidé ( la litharga
et le minium ) est le corps qui donne généralement aux
couvertes cette faculté ; mais lorsqu’il est en excès il
les rend susceptibles d’une altération désagréable et
quelquefois dangereuse.
Les bonnes couvertes sont difficiles à trouver, parce
qu’il faut réunir en elles des qualités qui sont rarement
compatibles ; telles que l’économie, la beauté, la dureté,
la salubrité, et une fusibilité propre à l’espèce de poterie
qui doit les recevoir. Il faut sur-tout qu’elles soient en
rapport de dilatation et de contraction avec les poteries
auxquelles elles sont destinées, afin de ne point se fendiller.