3 . O c r e b r u n l. Cet Ocre est cPttn brun tirant un
peu sur le jaunâtre ; sa couleur est celle qu’on appelle
bistre. Il a une texture fine, compacte , sa cassure est
unie, mais terne ; il présente dans ses grandes masses
quelques fissures à surfaces luisantes et très-brunes : exposé
au feu, il brunit, et au très-grand feu il durcit,
devient a la surface noir, grenu et brillant comme du
minerai de fer oxidulé ; il ne fond qu’à un feu violent en
un verre d’un brun écaille; il ne brûle point et ne répand,
aucune odeur bitumineuse lorsqu’on le chauffe. Ces
caractères, et l’analyse que nous allons rapporter, le
distinguent essentiellement du lignite terreux nommé
terre de Cologne et même terre d’ombre. La plupart
des Minéralogistes ont confondu ces deux substances
très-différentes ; mais M. Klaproth les a soigneusement
distinguées. L’Ocre brun de Chypre contient, d’après
lui, 0,48 de fer oxidé , 0,20 de manganèse, o,i3 de
silice, o,o5 d’alumine, et 0,14 d’eau.
[Lieux. On n’a point de détails sur le gissement de cet Ocre ;
on dit qu’il en vient de Nocera en Ombrie, ce qui lui
a fait donner le nom de terre d'ombre, et de l’île de
Chypre. Celui qui est le plus estimé dans le commerce
porte le nom de terre d’ombre fine de Turquie.
Il sert dans la peinture : c’est un brun bistre très-
pur qui s’emploie facilement. On l’applique aussi sur la
porcelaine , et il donne au grand feu les fonds bistres et
brillans qu’on nomme écaille.
77' 1I s p . A R G I L O L I T E . S a u s s u r e . 1
Camtèr«, C e t t e pierre ressemble au premier aspect tantôt à *
1 Vulgairement terre d’ombre. Il ne faut pas la confondre avec la
terre de Cologne à laquelle on donne aussi ce nom , et qui est un
lignite terreux.
* Ce nom est mauvais, mais il existe, et j’ai cru devoir le préférer
à un nom nouveau qu’on auroit pu trouver encore mauvais et qu’on
auroit encore changé.
Verhoerteter thon , l’argile endurcie. B rocit. — lndurated clay ?
K i r Wt Géol. — Le gisseiaeat que M. Jüiwaflj attribue à cette
A R G I L O L I T E . 547
la chaux carbonatée grossière et poreuse, tantôt à une
marne calcaire, tantôt à la chaux carbonatée compacte ;
elle a le grain, l’âpreté , la dureté , la cassure terne , ou
inégale, ou conchoïde , et dans quelques cas jusqu’à la
friabilité de ces pierres ; mais elle ne fait point effervescence
avec les acides : elle happe un peu à la langue, répand
l’odeur argileuse par l’insufflation de l’haleine, est
sèche sous le doigt ; elle se délite dans l’eau, mais elle ne
fait point pâte avec elle. Quelques échantillons sont un
peu fusibles à leur surface, mais d’autres sont entièrement
infusibles.
Ses couleurs les plus ordinaires sont le jaune pâle et
sale, le rose ou le rouge pâle et sale ; il y en a aussi de
verdâtre. L’Argilolite est presque toujours parsemée de
taches à-peu-près rondes, qui sont blanches, brunes ou
vertes. La circonférence de ces taches est ordinairement
d’une teinte plus pâle que le reste de la pierre.
L ’Argilolite a une structure tantôt irrégulière et poreuse,
tantôt compacte, tantôt schisteuse. Ses molécules
sont assez dures pour user le fer ; mais la pierre en
masse est toujours susceptible de se laisser entamer par
ce métal.
On voit que l’Argilolite a des caractères particuliers
qui ne permettent point de l’associer aux argiles. Les
pierres avec lesquelles elle a le plus de ressemblance
réelle, sont le jaspe décomposé, le pétrosilex terreux ou
décomposé, et le tripoli ; elle n’est peut-être même quê'
le résultat de la décomposition du pétrosilex, qui fait
la base des porphyres ; son gissement paroît prouver
celte origine. M. Werner dit qu’elle forme en Saxe la
base principale de beaucoup de porphyres décomposés.
Elle se trouve en couches puissantes ou en filons, et
paroît appartenir exclusivement aux terreins primitifs.
On trouve l’Argilolite près de Chemnitz en Saxe;
pierre , nous fait croire qu’il a eu en vue une espèce différente de
celle-ci.
Gissement.
Lieux,