douter. M. la Billardière raconte que les habitans de
la Nouvelle-Calédonie mangent une assez grande quantité
d’une Stéatite tendre , friable et verdâtre , dans
laquelle M. Vauquelin a reconnu o,37 de magnésie,
o,36 de silice, o, 17 d’oxide de fer, et qui ne contient
d’ailleurs rien d’alimentaire. M. Humbolt assure que
les Otomagues, peuples sauvages des bords de l’Ore-
noque, se nourrissent presqu’uniquement, pendant
trois mois , d’une espèce de glaise, et qu’ils en mangent
jusqu’à 7 hectogrammes par jour : ils la font griller
légèrement, l’humeclent ensuite, mais n’y ajoutent
rien. Enfin M. Golbery rapporte que les Nègres des
îles de lots Idolos , à l’embouchure du Sénégal, mêlent à
leur riz une Stéatite blanche, onctueuse et molle comme
du beurre. 11 dit en avoir mangé sans dégoût et sans
en être incommodé.
67e E s p . M A C L E . H a ù y . 1
Caractères. C e t t e pierre ne s’est encore trouvée que cristallisée en
prismes très-alongés , droits ou légèrement rhomboï-
daux, composés de deux substances différentes ; l’une
est un rhombe noir qui occupe le centre ; l’autre est
une matière blanchâtre plus ou moins épaisse qui entoure
la matière noire. La Macle a la texture quelquefois
lamelleuse , mais plus ordinairement compacte : son
grain est fin et serré; sa poussière est douce, presque
onctueuse au toucher. Cette pierre est cependant assez
dure pour rayer le verre, lorsque sa texture est lamelleuse
; elle se fond au chalumeau, mais avec difficulté,
et donne un émail blanc : sa pesanteur spécifique
est de z,g4 a.
La Macle présente des joints naturels assez nombreux
; quelques-uns d’entr’eux sont parallèles aux pans *
1 C h i a s t o l i t e . K ars t . — C r u c i t e . De l amé th.
La Macle faisoît partie des armes d’une maison de Bretagne qui
avoit dans ses possessions le terrein où se trouve cette pierre.
* Cette pierre n’a point encore été analysée.
du prisme qui est sa forme ordinaire. Le prisme présente
lui-même des variétés assez remarquables dans la
disposition des parties noires et des parties blanches,
elles peuvent se réduire aux suivantes :
1 . Un seul rhombe noir dans le milieu du prisme
blanc.
2°. Outre le rhombe du milieu, quatre rhombes noirs
aux quatre angles du prisme blanc.
3°. Des lignes noirâtres , parallèles aux côtés des
rhombes noirs (pl. 6,fig . 26).
4°. Le prisme entièrement noir, dont les pans sont
seulement recouverts d’une pellicule de la substance
blanche nacrée.
La seule pierre avec laquelle la Macle auroit quelque
ressemblance, si elle n’étoit pas cristallisée, c’est la stéa-
tile; mais on doit remarquer que la Macle ne communique
pas l’électricité vitrée à la résine , comme le font
la plupart des stéatrtes.
Les prismes de Macle sont toujours engagés dans une
gangue ; celte gangue est un schiste argileux ordinairement
noir.
On a d’abord trouvé la Macle en France, dans la Bretagne.
MM. Lelièvre et Dolomieu en ont découvert ensuite
aux Pyrenees, dans la vallee de Barege, des échantillons
qui appartiennent à la variété dont le prisme est
presque entièrement noir. M.Ramond l’a trouvée sur le
plateau deTroumouse, dans un schiste noir, superposé
au granité. Elle se trouve aussi en Espagne, dans la Galice,
près de Saint-Jacques de Compostelle, Il en vient
également de la Serra de Marao en Portugal; celle-ci est
renfermée dans un schiste argileux micacé. ( L i n c k . )
M. Haüy a fait remarquer que la partie noire des Macles
est d une nature analogue à celle des schistes qui la renferment
, et que cette partie contient toujours des parcelles
de la substance blanche qui l’entoure. On observe
encore que le rhombe noir du milieu du prisme , est la
coupe, non pas d’un prisme noir inscrit dans le blanc,
Variété».'
Gissemcnt
et lieux.