Cette pierre est ordinairement précédée de sables
ferrugineux et de cailloux roulés; elle repose toujours
sur un lit d’argile figuline, qui pénètre même dans ses
cavités.
La Meulière compacte sert à faire les meules de moulin
les plus estimées. Elle présente la dureté et les cavités
que l’on recherche dans ces pierres. La meilleure
doit être bleuâtre et criblée d’un grand nombre de
trous.
On exploite ces meules et on les taille principalement
aux Molièves, près Limours , à 33 kilométrés de
Paris ; — à Houlbec, près Pacy, déparlement de l’Eure,
—> et à Tarterai, près la Ferlé-sous-Jouare. — Les bancs
de meulière de ce dernier lieu étant assez épais pour
donner plusieurs meules, on commence par tailler la
masse totale en cylindre; on y trace ensuite une rainure
circulaire, dans laquelle on enfonce a grands
coups de marteau des coins de fer entre deux boites ou
cales de bois. Les blocs ou meules se séparent ainsi *.
Les meules de Pacy sur Eure et des Molières,sont composées
chacune de plusieurs pièces, qui sont tailleès de
manière à former un cylindre par leur reunion. Elles
sont entourées par des cercles de fer.
La variété cellulaire , trop tendre et trop poreuse
pour qu’on puisse en faire des meules de moulin , sert
dans les constructions. Elle est employée principalement
dans les soubassemens. Elle a l’avantage de retenir très-
bien le mortier, et de s’y lier parfaitement.
18. Sil e x k e c t iq u e 2. . Ces pierres n’ont nullement
l’apparence d’un Silex; mais elles sont cependant en- 1
1 La H ire a dit qu’on séparoit ces meules en humectant les coins
de bois enfoncés dans la rainure, qu’ils se renfloient par ce moyen, et
taisoient séparer les meules. Ce procédé qui peut être praticable ,
n’est connu ni à la Ferté sous-Jouare, ni aux Molières.
1 Quartz nectique, H a ü y , C ’est-à-dire disposé à nager. — L e v i -
s i lex . D e l a m I t h .
j a s p e . 325
tierernent composées de terre siliceuse. Elles se présentent
en masses tuberculeuses blanchâtres ou d’un gris
jaune. Elles sont âpres au toucher ; leur cassure est
terne, meme terreuse, et leur texture spongieuse ou
même cellulaire. M. Vauquelin y a trouvé o,g8 de silice,
et 0,02 de chaux carbonatée.
Ces Silex singuliers, dont la poussière raye le verre
et l’acier, ont une texture tellement lâche, qu’ils surnagent
l’eau très-souvent, et se soutiennent assez long-
lems à sa surface.
On les a trouvés à Saint-Ouen , près Paris, dans des
bancs de craie , et sur le bord même delà Seine. Ils enveloppent
fréquemment des Silex pyromaques à cassure
presque résineuse, qui sont ou blonds ou d’un gris laiteux
ou gris avec des nuances d’un blanc laiteux.
* 6' E s p . J A S P E *.
L e Jaspe, très-voisin des silex, en a souvent la dureté;
il fait feu sous le briquet. Sa cassure est conchoïde
comme celle du silex ; mais elle est terne, et ce premier
caractère sert déjà à l’en distinguer. Il est parfaitement
opaque ou à peine translucide sur ses bords minces.
Il présente toutes les nuances de couleur, excepté
le beau bleu et le beau violet : il peut recevoir un
poli brillant f enfin , il est in fusible au chalumeau. En
comparant ces caractères avec ceux du quartz ferrugineux,
des silex, du pétrosilex, du lazulite et de quelques
autres variétés de pierres en masse qui peuvent
ressembler au Jaspe au premier coup d’oeil, on voit qu'il
s en distingue avec assez de facilité.
’ Celte pierre paroît essentiellement composée de silice,
d’argile et de fer, unis dans des proportions variables.
M. Klaproth a trouvé dans une variété de Jaspe, o,~5
de silice, 0,20 d’alumine et o,o5 de fer. C’est à la présence
de l’argile , que le Jaspe doit les caractères qui
Caractères»