Lieux.
Il existe donc dans la nature des eaux qui sortent de la
terre avec une température naturelle, qui est souvent
tres-élevée au-dessus de celle de l’atmosphère. On les
nomme eaux chaudes ou eaux thermales : tantôt elles
sont pures, tantôt elles renferment des matières salines
ou gazeuses : elles sont fort répandues sur le globe ; leur
température égale quelquefois celle de l’eau bouillante ;
mais plus ordinairement elle lui est inférieure. Elles ont
presque toutes une odeur de gaz hydrogène sulfuré, et
quelques-unes renferment une grande quantité de ce
fluide élastique. Mais ce qu’il y a de remarquable dans
l’existence de ces eaux, c’est la constance de leur température
, qui reste à très-peu près la même pendant
plusieurs siècles. M. Ramond fait observer que les sources
de Bagnères, connues depuis 2,000 ans, coulent toujours
dans le même lieu et avec une même température.
Il attribue leur chaleur à la décomposition des pyrites, qui
imprègnent la plus grande partie des terreins calcaires de
ce pays; mais comme ces eaux ne contiennent guère qu’un
peu de sulfate de chaux, on ne peut admettre qu’elles
coulent sur les pyrites même, parce qu’elles contiendraient
dans ce cas du sulfate de fer, il faut donc supposer
qu’elles passent sur desbancs de pierres seulement échauffées
par la décom position du fer sulfuré qu’ils recouvrent.
Nous terminerons cette histoire naturelle de l’eau, par
un apperçu géographique des eaux minérales les plus
connues ou les plus remarquables.
L ’Islande est riche en eaux chaudes jaillissantes, qui
contiennent un peu de carbonate de soude. Il paroît
que c’est au moyen de ce sel qu’elles ont pu dissoudre la
silice qu’elles déposent sur les bords des ouvertures par
où elles sortent. C’est sur-tout dans le district de Borga-
fiord, près de Rykum et de Haukadal, au pied du
Mont-Hécla, que ces sources sont le plus abondantes.
100 pouces cubes de l’eau de Rykum, donnent, d’après
M. Klaproth, 2Ô grains d’un résidu, qui contient g grains
de silice, 8 de muriate de soude, 5 de sulfate de soude, et
3 de carbonate de soude. La température de ces eaux
varie de 8n à 100 degrés centigrade. Les Islandais les
emploient à toutes sortes d’usages domestiques, et même
à cuire leurs alimens.
lies eaux minérales d’Angleterre les plus célèbres,
sont celles de Bath, celles de Matlock, dans le Derbyshire,
et celles d’Epsom, dans le comté de Surrey. Ces dernières
renferment beaucoup de magnésie sulfatée.
On doit citer en France, dans les Pyrénées, les eaux
chaudes de Barège et de Caulerets , qui renferment un
véritable sulfure alcalin.— Celles de Bagnères deBigorre,
qui semblent former une nappe très-étendue sous cette
ville, puisqu’on trouve de l’eau chaude dans presque tous
les lieux où l’on creuse. — Les Eaux-bonnes. —■ Celles de
Bagnères de Luchon. — Les bains d’eau chaude à 80 deg.
centigr., près de Dax, département des Landes. — Ceux
d’Aix , département des Bouches du-Rhône, et d’A ix ,
département du Mont-Blanc--- Les eaux deRennes, département
de l’Aude , qui contiennent un grand nombre
de sels , et principalement de l’acide carbonique, du
muriate de magnésie, du sulfate de chaux, &c. ( J vj. i a
et Reboulb.) — De Balaruc, département de l’Hérault;
elles renferment notamment du muriate de magnésie,
du muriate de soude, fcc. ( A. L. Rrongniart* ) ——
De Bourbon-l’Archambault, département de l’Ailier.
■— Du Mont-d O r , département du Puy-de-Dôme.—
Les eaux Irès-chaudes et peu salines de Plombières, dans
les Vosges ; et celles de V ich y , dans le département de
l’Ailier, qui sont en même temps acidulés. — Les eaux
de Bourbonne-les-Bains , département de la Haute-
Marne. — De Forges, dans le département de la Seine-
Inférieure ; elles ne renferment que du carbonate de
fer. — De Spa, près de Liège, département de l’Ourthe;
elles sont ferrugineuses et acidulés. — D ’Aix-la-Chapelle
: elles contiennent du gaz hydrogène sulfuré.__
On trouve dans un grand nombre de lieux des sources
qui déposent abondamment de la chaux carbonates.