nique, peut être regardé comme représentant la molécule
intégrante du cristal, dont le prisme hexaèdre
étoit la forme primitive. C’est ainsi que le dodécaèdre
divisible parallèlement à toutes ses faces, peut encore
être subdivisé en rhomboïde , et ce rhomboïde en
tétraèdre ; de même le cube peut être subdivisé en prismes
à trois faces, etc. Lorsque la division mécanique est
poussée jusqu’à ses dernières limites, on arrive toujours
à avoir pour molécule intégrante l’un des trois solides les
plus simples ; savoir, le tétraèdre, le prisme triangulaire
et le parallélipipède.
25. Cette division mécanique est nommée clivage
par les lapidaires. Ce nom a été adopté par MM. Ber-
thout et Brochant, pour rendre l’expression allemande
Durchgang.
On ne peut pas toujours arriver au clivage des cristaux
par les moyens simples que nous avons indiqués
au commencement de cet article. Les uns se refusent
totalement à ce genre de dissection , et on est obligé de
supposer leurs formes primitives , d’après leurs formes
secondaires. Dans d’autres cristaux , on apprécie cette
forme avec assez d’exactitude , d’après la direction des
reflets intérieurs que laisse voir le minéral, lorsqu’on
le fait mouvoir à une lumière vive. Enfin , on peut
encore obtenir la forme primitive , en jetant dans de
l’eau froide le minéral rougi au feu. Il s’y produit des
gerçures qui permettent de le diviser dans le sens de
ses lames ; telle est, par exemple , la manière d’obtenir
la forme primitive du quartz, etc.
26. Les formes primitives étant déterminées par
l’observation ou par l’expérience, il s’agit de rechercher
comment peuvent s’arranger entre elles les molécules
intégrantes pour donner naissance aux formes secondaires
, qui sont souvent très-différentes et très-variées
dans une même substance.
Supposons une substance qui ait pour molécule intégrante,
le cube. Un morceau cubique de cette substance
pourra être regardé comme formé de lames carrées,
composées elles-mêmes de petits cubes. Si l’on ajoute
de nouvelles lames à ce cube, tant que ces lames croîtront
de manière à envelopper toujours le noyau, le solide augmentera
de grosseur, sans changer de forme.
27. Mais si les lames ajoutées sur chaque face du cube
(fig• 5), vont toujours en diminuant sur tous leurs bords,
d’une rangée de molécules cubiques , il se formera sur
chacune de ces faces une pyramide à quatre faces triangulaires
(abd, b c c l, b c e , etc.). Ces pyramides se réuniront
par leurs bases ( a è c , b c f g ) , et leurs quatre faces
triangulaires étant sur le même plan , ou dans la même
direction que les faces triangulaires correspondantes
des pyramides voisines, elles se réduiront à douze faces
rhomboi^ales ( d b c e , c e g h) , et produiront un
nouveau solide à douze faces qui prendra le nom
de dodécaèdre à plans rhombes. Ces nouvelles faces
sont ordinairement ternes et striées, tandis que oelles
du cube étoient brillantes et polies. Dans le cube primitif,
les molécules se présentaient à l’oeil par leurs faces quar-
rees \ dans le dodecaedre secondaire, elles se présentent
au contraire par leurs arêtes ; et cette différence de position
dans des corps d’une petitesse infinie, suffit cependant
pour produire une différence visible à l’oeil dans
le poli des faces qu’elles produisent.
Si Ion ptend ce dodecaedre, et qu’avec un couteau
on abatte les six angles solides ( d, e, h, etc. ) de la pyramide
, on verra reparoître des faces carrées et brillantes
qui sont celles du cube.
28. Comme ce dodécaèdre a été formé par des lames
ajoutées, qui vont en diminuant ou en décroissant d’une
rangée de molécules cubiques, parallèle aux arêles( a b ,
b c , b f , etc. ! du cube primitif, on nomme loix de
décroissement, les loix suivant lesquelles ce dodécaèdre
s’est formé. On dira dans ce cas-ci que le décroissement
a eu lieu par une rangée de molécules, sur les arêtes,
ç est-à-dire parallèlement aux arêtes du cube.