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renferment, et à laquelle elles adhèrent très-fortement.
Les Argiles doivent à celte affinité pour l’eau, une
autre propriété qu’on remarque dans la plupart de leurs
variétés: c’est la faculté qu’elles ont d’absorber ce liquide
avec vivacité et même avec sifflement, et de happer h
la langue, c’est-à-dire de s’attacher à cet organe, en
s’emparant promptement de l’humidite qui est constamment
répandue à sa surface.
Quelques-unes de ces pierres répandent une odeur
particulière par l’insufflation de 1 haleine : mais il est
reconnu actuellement que ce caractère n’appartient
qu’aux Argiles impures et ferrugineuses.
Enfin la plupart des Argiles sont douces au toucher,
se laissent couper au couteau , et même polir par le
frottement du doigt.
Nous venons d’exposer les caractères des Argiles
â-peu-près dans l’ordre de leur importance. Il y a quelques
variétés de ces substances qui en présentent d’autres,
mais ils sont étrangers à l’Argile pure, ils tiennent aux
matières qui la souillent, et serviront à distinguer ces
variétés entr’elles : ces caractères sont les couleurs,
l’effervescence par les acides et la grande fusibilité. Ainsi
la silice leur donne de l’âpreté et leur ôte une partie de
leur ténacité, le fer les colore en rouge ou en vert, la
chaux carbonatée les rend effervescentes et fusibles, &c.
i ,e D i v . A r g i l e s a p y r e s .
C e s Argiles peuvent résister sans se fondre à la chaleur
des fours de porcelaine, dont le maximum est de
140^ environ du pyromètre de Wedgwood. Le chalumeau
peut fort bien remplacer cet instrument, qu’on
n’a pas toujours à sa disposition, et qui est d’ailleurs
très-imparfait.
Les Argiles apyres ne font point effervescence avec
les acides 5 elles prennent une retraite assez considérable
par la cuisson ; quelques-unes sont peu liantes.
Elles donnent à l’analyse , ou beaucoup d’alumine
sans terres étrangères, ou beaucoup de silice, toujours
très-peu de chaux et de fer ; aussi se colorent-elles au
feu beaucoup moins que les autres.
Ces Argiles sont employées dans la fabrication des
porcelaines dures , des poteries nommées grès, des
faïences blanches à couverte transparente, nommées
faïences fines ; enfin dans celle de tous les vases qui
doivent éprouver pour être cuits une violente action du
feu sans se colorer ou sans se fondre. Nous prendrons
pour exemple, dans cette division, les variétés suivantes :
1. A r g i l e n a t i v e . Kjmr^rr. 1 Celte Argile est d’un
blanc pur ; elle est maigre, quoique douce au toucher :
examinée au microscope , elle paroit composée d’une
multitude de petits cristaux prismatiques et transparens,
caractères qu’on ne retrouve pas dans l’alumine artificielle
2 : elle happe fortement à la langue, mais ne fait
point facilement pâle avec l’eau ; elle répand l’odeur
argileuse, et fait quelquefois effervescence avec les acides.
M. Kirwan ne pense pas que cet effet soit dû à une terre
étrangère, mais il l’attribue à la combinaison propre de
l’alumine avec l’acide carbonique ; il pense aussi que
c ’est à cette combinaison qu’il faut attribuer l’aridité de
cette Argile. Cependant M. Théodore de Saussure assure,
d’après des expériences directes, que cette Argile ne
contient point d’acide carbonique, et même que l’alumine
n’est point susceptible de former de carbonate
solide.
On a trouvé l’Argile native à Hall en Saxe, en petites
masses mamelonnées et disséminées dans la première
couche de terre. On ne l’y trouve plus que très-rarement.
Cette circonstance et le voisinage d’une grande
pharmacie , avoient fait soupçonner quelle éloit un * 1
1 Reine-thoncrde, l'a lumine p u re . B r o c h .
1 C e ca ra c tè re indiqué p ar M , S cb re ib e r est Fort rem a rqu ab le e t
fa c ile à observer.
Lieux,