se propose n’est qp* de trouver une propriété chimique
saillante, on est forcé de diminuer beaucoup le nombre
de ces caractères , et de le restreindre à ceux que l’on
peut observer facilement, promptement, et dans presque
toutes les circonstances.
Les principaux caractères chimiques à observer dans
les minéraux, sont :
i. La Fusion.
66. La fusibilité des minéraux ne peut être que
relative. Quand on la considère comme caractère, on
ne peut l’observer qu’en petit; et dans ce cas, le plus
ou moins de fusibilité est bien difficile à apprécier, et
ne peut être d’aucun usage. Il résulte de ces réflexions,
qu’un instrument qui peut communiquer à un très-petit
fragment de minerai une chaleur très-forte, et à-peu-près
égale au i 5oe degré du pyromètre de Wedgwood, est
celui qui convient le mieux pour observer la moyenne
fusibilité des minéraux. Cet instrument (fig . i 5, A ) est
Chalumeau, nomme chalumeau. Le plus simple est un tube recourbé,
percç à l’extrémité (a) de son bras le plus court, d’un
trou très-petit, qui peut permettre à peine l’introduction
d’une épingle ordinaire. On souffle assez fortement dans
ce tube , et en dirigeant le vent qui sort par le petit
trou, sur la flamme d’une chandelle ou d’une lampe (B) ;
ce filet de vent assez rapide produit un jet horizontal
ou oblique d’une flamme pure, exempte de fumée, et
ordinairement bleuâtre, qui a une très-grande chaleur.
On dirige ce jet sur un très-petit fragment (d) de la pierre
que l’on veut essayer. Il fond tous les minéraux qui sont
susceptibles d’éprouver cette altération au degré de chaleur
que nous venons de citer plus haut.
Les chalumeaux de verre sont les plus communs ; mais
ils ont l’inconvénient d’être très-fragiles. Ceux qui sont
totalemen t en métal s’échauffen t promptemen t, et bien tôt
on ne peut plus les tenir. Le meilleur {fig. i 5 , A ) me
paroit être celui qui est fait moitié en métal {ah), moitié
en bois (ôc) , ou en ivoire. Le bois d’ébène est ce qu’il
y a de plus solide ; l’ivoire se fend ou se casse très-facilement.
Pour ne pas se brûler, on doit tenir le chalumeau
par sa partie non métallique, parce qu’elle n’est pas susceptible
de s’échauffer.
La caisse de métal, que l’on place dans quelques chalumeaux
vers le milieu du tube, entre la branche qui
vient de la bouche et celle qui se dirige sur la flamme,
n’est pas nécessaire.
Le fragment de minéral que l’on soumet à l’épreuve du
chalumeau , doit être supporté de différentes manières,
selon sa nature.
Si c’est une pierre peu fusible, on peut fa tenir avec
de petites pinces très-longues et très-minces (C).
Si c est un corps tres-fusible, on le placera dans une
cuiller de platine la plus petite possible. On peut alors
y ajouter certains fondans alcalins, salins, métalliques
, &c. dont on pourra facilement observer l’action.
Si c’est un oxide métallique que l’on veuille réduire,
on place le fragment de minéral dans une petite cavité
conique creusée dans un charbon.
Il est essentiel, dans cette opération, que le jet de
flamme soit net, v if, et constamment dirigé vers le
meme point ; que le fragment à examiner soit très-petit,
et le plus isolé qu’il sera possible ; enfin que le support
de l’objet et le chalumeau n’aient point une masse telle,
qu’ils enlèvent la plus grande partie du calorique et en
soustrayent ainsi à la pierre.
67. Saussure, en construisant un chalumeau dans
lequel ces principes avoient été suivis dans toute leur
rigueur, est parvenu à fondre presque toutes les pierres.
C est, comme on voit, leur enlever un caractère distinctif
utile, et la perfection de l’instrument lui a ôté un
de ses principaux usages. Celui que nous avons décrit
est plus convenable pour la recherche des caractères
tirés de la fusibilité.
Non-seulement les pierres sont déjà distinguées, par c®