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Nitre ( D o m b e y . ) On. en trouve aussi dans le Tuctt—
man, &c» ,
Les nilrières naturelles, quoique fort nombreuses, ne
produisant pas assez de Nitre pour les usages multiplies
que l’on fait de ce sel, on a su réunir dans des nitrieres
artificielles les circonstances nécessaires à sa formation ;
en sorte qu’on fait réellement ce sel de toutes pièces ,
sans qu’on connoisse précisément l’action des moyens
que l’on emploie.
Pour établir une nitrière artificielle, on reunit sous des
angards des monceaux de décombres, des plairas et des
terres que l’on mêle avec des fumiers et d’autres matières
végétales, on arrose ces amas avec différentes liqueurs
animales , telles que du sang , de l’urine | &c. On laisse
pourrir le tout à l’air pendant un certain temps. Il
paroît que l’azote dégage par la putréfaction animale >
se combine avec l’oxigene de l’atmosphere et produit de
l’acide nitrique, qui forme du Nitre en s unissant avec
la potasse des végétaux.
On reprend ces terres salpêtrées, on les lessive soigneusement
, en ayant soin de faire passer des eaux
neuves sur des terres déjà lessivées , et pour saturer les
eaux très-cliargées, on les fait passer sur des terres
neuves, c’est-à-dire qui n’ont point encore été lessivées.
Cette lessive contient ordinairement, outre le Nitre,
différens autres sels qui l’altèrent, tels que des nitrates
de chaux et de magnésie qu’on décompose par la potasse,
ou même par le sulfate de potasse, renfermé dans
les cendres des végétaux K Elle contient aussi du muriale
de soude et du sulfate de chaux qui, moins dissolubles
que le Nitre, se séparent en cristallisant pendant
l’évaporation de la liqueur. Le Nitre qu’on fait cristalli- i
i Les satpétriers de Paris emploient des cendres déjà lessivées,
qni ne contiennent pins qne du sulfate de potasse ,^t ceux du Languedoc
se servent des cendres de tamarisc, qui ne renferment que
ce sel neutre.
P.O T A S S E T Î I T R A t £ ë . 1 V f
ser par refroidissement après la première purification et
l’évaporation de celte liqueur, est encore très-impur ; il
est jaune , ou même rouge, et porte le nom de Nitre de
première cuite. On le purifie quelquefois par une seconde
et par une troisième cristallisation; mais on con-
noît maintenant un moyen plus prompt et plus économique
que celui des cristallisations réitérées.
On lave le Nitre de première cuite bien pulvérisé,
avec 35 pour ioo de son poids d’eau froide , qu’on y
met en trois fois, ayant spin de décanter chaque fois
l’eau qu’on y a mise : on fait dissoudre dans moitié de
son poids d’eau bouillante , ce salpêtre privé par le
lavage à froid de la plus grande partie de son sel marin
et des sels déliquescens. Lorsqu’il cristallise par refroidissement
, on agite la liqueur afin d’obtenir des cristaux
en aiguilles très-fines ; on les fait égoutter : on les
lave avec 5 pour îoo de leur poids d’eau froide; on les
fait ensuite sécher complètement à une température de
45 degrés.
Le Nitre qu’on obtient par ce moyen est très-sec,
contient très-peu d’eau de cristallisation , est assez pur
et très-propre à la fabrication de la poudre à canon,
principal usage de ce sel. >
La poudre à canon se fait en mêlant exactement, et
par des moyens trop éloignés de notre sujet pour nous
arrêter à les décrire, 76 parties de Nitre, 9 de soufre, et
i 5 d’un charbon léger.
On ne fait point l’acide nitrique ; on le retire du
nitrate de potasse au moyen, de l’acide sulfurique, ou
mieux encore de l’argile.
Le Nitre est employé dans la docimasie et dans la métallurgie
comme fondant ou comme oxidant : on s’en sert
dans la teinture. Enfin il est d’usage en médecine commô
rafraîchissant et diurétique.
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