Les anciens E gj, tiens l’employoient pour préparer
les corps à l ’embaumement : ils les laissoient soixante-six
jours dans ce sel. ( H é r o d o t e . ) Les femmes s’en servoient
pour se blanchir et s’adoucir la peau ; elles l’emploient
encore à cet usage dans les Indes.
Les anciens désignoient la Soude par les mots de na-
trum ou de nitrum 1, indistinctement. Elle avoit pris ces
noms de la ville de Nilria, située en Egypte près des lacs
de Natron.
O R D R E I I .
L E S SELS T E R R E U X .
On vient de voir que tous les sels qui ont un alcali
pour base , sont très-dissolubles dans l’eau. Parmi les
-sels à base terreuse, les uns jouissent éminemment de
cette propriété ; les autres , au contraire , en sont entièrement
privés. Mais on doit remarquer comme un fait
assez singulier, que les sels sulfuriques indissolubles sont
précisément ceux qui ont pour base une des terres alcalines,
telles que la baryte, la strontiane et la chaux ,
tandis que l’alumine et la magnésie, qui'n’ont aucune
propriété alcaline, forment avec le même acide des sels
très-solubles.
On distinguera facilement les sels terreux des sels
alcalins, parce que les premiers donnent seuls un précipité
avec les carbonates alcalins, lorsqu’ils sont dé-
composables par ce moyen. Leur base est d’ailleurs fixe
au feu le plus vif que l’on puisse produire.
Ces sels tiennent une place importante dans la nature,
par leur masse et par l’extrême abondance de quelques-
uns d’entr’eux. Ils ont, la plupart, les caractères extérieurs
des corps connus généralement sous le nom de
pierres, mais ils diffèrent essentiellement de ces corps
par leur composition.
1 II faut donc se garder de confondre le nitrum de Pline, qui est
de la Soude carbonatée, avec le nitre des modernes.
a l u m i n e s u l f a t é e . i 5 5
I er G e n r e . A L U M I N E .
L es sels a base d’Alumine sont peu variés, et peu
abondans dans la nature. Parmi leurs caractères extérieurs,
on n ’en connoît point qui soient communs à
toutes les espèces.
i r* E s p . A L U M I N E S U L F A T E E Û
vulgairement Alun.
L A l u n se trouve encore plus rarement pur dans la
nature que les sels précédens; il est tellement enveloppé
dans les terres qui le contiennent ou qui le produisent,
qu’on ne peut souvent se servir d’aucun de ses caractères
extérieurs pour le reconnoître. On est presque
toujours forcé d’avoir recours à des moyens chimiques
pour le découvrir dans les minéraux qui le renferment.
L ’Alun a une saveur astringente et acide qui décèle
son existence dans tous les corps où il est engagé. Il est
dissoluble dans l’eau. Les alcalis précipitent de sa dissolution
une terre blanche. La réunion de ces caractères
le distingue du sulfate de fer, du sulfate de chaux et de
l’asbeste, seules substances avec lesquelles on puisse le
confondre.
Il cristallise, par refroidissement, en octaèdres réguliers
très-nets et très-faciles à obtenir. Ce solide est sa
forme primitive. Sa cassure est vitreuse. Il se fond au
feu a 1 aide de son eau de cristallisation, et se dessèche
ensuite en une masse spongieuse et blanche. L ’Alun est
compose d alumine o,io5, d’acide sulfurique 0,210, de
sulfate dépotasse ou d’ammoniaque, ou des deux sels
reunis 0,200, deau 0,485. (E auqvelin.)
L ’Alun ne se trouve point en masse, du moins les
exemples que l’on cite comme preuves de son existence
1 Alumine sulfatée alcaline. Ha ü y .— N aturlicker alaunyI’Alvn
natif. B roc h .
Caractère«
Gissemen
et liïBs