minéraux : les uns sont relatifs à leurs propriétés- f
les autres appartiennent aux rapports qu’ils on®
entr’eux et avec les autres corps de la nature. Si
la science des minéraux étoit plus avancée, on
pourroit se contenter de faire l’histoire de leurs
propriétés les plus importantes, dé celles dont la
présence supposeroit nécessairement l’existence
des propriétés secondaires, et passer sous silence
la plupart de ces propriétés secondaires. On pourroit
alors traiter l’histoire de tous les minéraux
comme on a traité celle des genres et dès espèces
de la classe des sels ; mais comme on ignore dans
beaucoup de cas l’influence d’une propriété sur
les autres , il faut les faire connoître presque
toutes ; èt nous n’avons dû omettre què celles qui
nous ont paru évidemment peu importantes.
L’histoire naturelle des minéraux ne se compose
pas uniquement de celle de leurs caractères
ou de leurs propriétés distinctives ; leurs gisse-
mens généraux, c’est—a-dire leur maniéré d eti e
dans la nature et leur position relative dans lè
séin de la terre, leur formation oh leur décomposition
, leur influence sur les autres corps, leurs
gissemens particuliers les plus remarquables, leurs
principaux usages dans les arts forment la pat lie
la plus intéressante de l’étudè de ces corps. Ces
Connoissancès sont a 1 histoire des minéraux ce
que le tableau des moeurs et des fonctions organiques
est à l’histoire naturelle des animaux.
L’intérêt et l’importance de ces faits m’ont
engagé à insister sur cette partie de la minéralogie
plus qu'on ne le fait ordinairement, et
j’ai cru devoir rapporter beaucoup d observations
de ce genre : car ce sont tous ces faits qui
composent l’histoire complète d’un minerai et
qui établissent une liaison entr’elle et celle
des autres corps de la nature. Il ne suffit donc
pas de les indiquer par un seul mot, aussi vite
oublié que lu , il faut encore entrer dans les
détails nécessaires pour donner une idee exacte
de ces connoissances intéressantes. Tels sont les
motifs qui m’ont dirigé dans le choix des faits :
je dois dire maintenant quelques mots de l’ordre
dans lequel je les ai présentés.
On sait qu’il y a deux manières d’exposer les
élémens d'une science :
Tantôt les auteurs suivent la méthode des inventeurs,
c’est-à-dire, la série des idées par lesquelles
on a dû passer successivement pour amener la
science au point où elle est.
Tantôt, adoptant une méthode inverse , ils
procèdent dogmatiquement, c’est-à-dire qu’ils
annoncent des principes reconnus, et les prouvent
par des faits.
S’il y a des cas où la méthode des inventeurs
puisse être bonne et entièrement praticable , ce
n’est pas en minéralogie ; dans cette science les
phénomènes généralement connus diffèrent selon
les lieux, de sorte qu’en suivant cette méthode
aux environs de Paris, on devroit faire connoître
d’abord à l’élève, le grès, la pierre à plâtre , la
pierre calcaire grossière, &c.; dans un autre lieu il
faudroit commencer par le granité, &c. ; ailleurs
encore par les substances volcaniques, &c.