Lorsqu’un minéral n’est point assez transparent pour
qu’on puisse distinguer les objets placés derrière lui, on
dit qu’il est translucide. Les pierres nommées ordinairement
Agates sont translucides.
y . Réfraction.
5g. On dit qu’un minéral a la réfraction simple,
lorsque les objets qu’on regarde à travers paraissent
simples. On dit qu’il a la réfraction double ; lorsque ces
objets paraissent doubles. Quelquefois les deux images
sont très-près l’une de l’autre ; elles se pénètrent, et
les contours seuls paraissent doubles.
La pierre nommée zircon, et celle appelée vulgairement
spath d’Islande, jouissent éminemment de la
double réfraction.
Certains minéraux qui possèdent celle propriété, ne
la manifestent pas dans tous les cas. Il faut quelquefois
que les deux faces à travers lesquelles on regarde l’objet,
soient inclinées l’une sur l’autre. Il faut quelquefois aussi
faire naître par la taille l ’une de ces faces. Ainsi, la
pierre nommée cristal de roche , ne donne la refraction
double que lorsqu’on regarde en même temps à travers
une face de la pyramide , et à travers le pan du prisme
qui est opposé à celte face.
Pour rendre la double réfraction plus sensible, on
perce avec une épingle un trou très-petit dans une carte ;
on applique cette carte trouee sur la face du cristal opposée
à celle sur laquelle on applique 1 oeil. On place une
lumière à une distance assez grande, et on regarde cette
lumière à travers le cristal et le trou de la carte. Lorsque
]g minéral a la refraction double, le trou paroit double,
quelque foihle que soit la refraction.
La double réfraction tenant à l’arrangement des molécules
intégrantes, et par conséquent à l’essence des
minéraux, est, comme l’observe M. Haüy, un des caractères
distinctifs les plus imporlans ; mais il est souvent
difficile à observer.
8. La Phosphorescence.
6o. Il est certains minéraux qui étant frottes 1 un
contre l’autre, ou rayés même avec une plume ou tout
autre corps flexible, font voir dans l’obscurité une lumière
pbospliorique. Tels sont les silex, la chaux car-
bonalée Dolomie, le zinc sulfuré , &c.
D’autres réduits en poussière, et jetés sur un corps
chauffé au rouge, répandent une lueur phosphorique
verte , bleue , jaune, &c. Tels sont la chaux fluatée, la
chaux phosphatée.
On dit des premiers qu’ils sont phosphorescens par
frottement, et des seconds, qu’ils sont phosphorescens
par chaleur.
Enfin , quelques minéraux font voir une lueur phosphorique,
lorsqu’on les fond au chalumeau. M. Vau-
quelin regarde cette lumière comme un indice de la
présence de la chaux.
On ignore la cause de ces singuliers phénomènes.
g . L ’Electricité.
6i. Plusieurs minéraux sont susceptibles de devenir
électriques, lorsqu’on les chauffe, ou lorsqu’on les
frotte. Il y en a qui ont la propriété d’acquérir alors
des pôles électriques. Nous avons quelques observations
générales à faire sur Celte propriété remarquable des
minéraux, et sur la manière de l’observer.
L Les pierres et les sels à surfaces polies, acquièrent
par frottement l’électricité vitrée. Les combustibles ter-
reuk acquièrent l’électricité résineuse. Les métaux à l’état
métallique, ou très-légèrement oxidés, purs ou mêlés
de matières étrangères, laissent passer l’électricité '.
1 Ces phénomènes étant susceptibles de varier en raison de la
température, de la nature des frottoirs, &c. nous supposons ici que
les expériences se font à ao ou 40 degrés C. avec des frottoirs de
laine. C