Caractères.
"V a r ié té s .
* 75e E s p . M A R N E | |
S i les parties qui composent les pierres qu ’on nomme
Marne étoient plus grosses ou plus visibles, ce minéral
sortiroit de la division des pierres simples et feroit parti©
des roches ; mais les matières argileuses, calcaires et
sablonneuses, qui par leur mélange forment les M a rn e s ,
sont d ’une ténuité qui les rend invisibles. L e s Ma rn es
sont donc p our nous des minéraux homo g èn es , qui ont
l ’aspect terne d e l ’argile ou de la c r a ie , très - p eu de
d u r e té , qui sont même souvent tendres ou fr iab les , qui
font u n e violente effervescence avec l’acide nitrique ;
se délayent difficilement dans l ’e a u , ne font qu’une
pâte co u r te, n ’acquièrent que peu de dureté au fe u , et se
fond ent trè s-facilement. Elles se distinguent des argiles
p a r ces caractères ; elles diffèrent des pierres calcaires
p u r e s , parce qu ’elles laissent un résidu assez considérable
lorsqu’on les dissout dans l ’acide nitrique.
I l est très - difficile d ’établir des variétés distinctes
p armi les Marnes. Celles qui semblent les plus différentes
, passent de l ’une à l’autre par des nuances in sensibles.
L e s caractères que nous donnons ne co n v
ien n en t donc qu ’aux extrêmes, et il y a nécessairement
b eaucoup d ’arbitraire dans la classification des échantillons
qui forment transition.
1. Marn e ar g ileu se . Cette variété se délaye toujours
dans l’eau plus ou moins fa c ilem en t , et forme avec elle
une pâte assez courte ; elle est tantôt com p a c te , tantôt
fr ia b le , tantôt feuilletée. Ses couleurs les plus ordinaires
sont le g r is , le vert sale plus ou moins fo n c é , le b ru n -
jau n â tre , le b run -v erd â tre, le gris et le jaune marbré.
N o u s en citerons plusieurs ex emp les, que nous attacherons
à des sous-variétés particulières K
* Argîle calcarifère. Ha ü y .
1 Si nous avons autant divisé une espèce qui paroît si peu importante
en minéralogie , c’est qu’elle se trouve fréquemment et en
Marne argileuse compacte. D i e est solid e, mais se laisse
facilement couper au couteau et même entamer par
l ’ongle.
O n la trouve en couche épaisse, d’un gris m a r b r é ,
entre les bancs de la seconde masse de g y p s e , à M o n t martre.
O n en voit aussi d ’un vert pâle assez p ur dans
les carrières de P a s s y , près Paris.
Marne argileuse feuillette. E lle se divise souvent en
feuillets trè s-mince s, qui prennent de la solidité en se
séchant.
I l y en a de grise et de b run e entre les bancs de pierre
calcaire des environs de P a r is , et entre ceu x de gypse
de Montmartre. E lle diffère de l ’argile feuilletée, parce
qu ’elle est très-fusible et parce q u ’elle fait effervescence.
Marne argileuse friable. C e l le - c i se délité facilement
à l ’a i r , se gonfle et se délaye dans l ’eau avec une égale
facilité ; elle a presque tous les caractères d ’une argile ,
et peut souvent être employée comme cette terre à
la fabrication des poteries communes. N o u s citerons
p our exemple de cette sous-variélé la Marne argileuse
verte, de Montmartre, qui forme un b an c épais et n on
interrompu au-dessus de la première masse de g y p s e ,
à M o n tm a r tre , à M é n i l -M o n t a n t , et dans toutes les
collines gypseuses du nord de Paris. E l le contien t, suivan
t M . de G a z e r a n , 0,66 de s i lic e , 0 ,19 d’a lum in e ,
0,07 de chaux. E lle se réduit par la fusion en un verre
noirâtre très - homogène. Cette M a rn e entre dans la
composition des faïences communes de Paris.
L a Marne argileuse jaune-sale-verdâtre de Viroftay,
grandes masses, et que nous avons eu pour but de faciliter les descrip -
tions géognosiques.
M. Werner divise la Marne en deux sous-espèces : La Marne
terreuse , mergelcrde , et la Marne endurcie , verhoerttter mtrgel.
Chacune de ces sous-espèces renferme des Marnes calcaires et des
M « rnes argileuses.