21. L ’observation prouve que la plupart des cristaux
peuvent se diviser mécaniquement dans le sens de leurs
lames.
Cette division régulière s’opère ou par une percussion
ménagée, ou par le moyen d’un instrument d’acier que
l’on introduit entre les lames des cristaux. Elle se distingue
de la cassure, en ce que les faces obtenues par
la division, sont planes et ont un poli naturel, tandis
que par la cassure on obtient des surfaces irrégulières
et raboteuses.
22. Lorsque les nouvelles faces que l’on découvre
par celte division , ne sont pas parallèles à celles du
cristal sur lequel on opère, on obtient, en la continuant
jusqu’au point nécessaire, un autre cristal qui est divisible
parallèlement à toutes les nouvelles faces produites
par ce moyen.
Ce cristal s’appelle le noyau, ou la forme primitive
de l’espèce de minéral à laquelle il appartient.
Si l’on prend un cube de chaux fluatée [pi. i,fig~ i),
on pourra abattre avec un instrument, ou même par une
percussion ménagée , les huit angles solides de ce cube
( a b c d ) , et on verra à la place huit facettes triangulaires
, brillant d’un poli naturel {e f g , etc. ). Si
l’on continue d’enlever des lames parallèles à ces facettes
brillantes, non-seulement on diminuera le volume
du cristal, mais on en changera la forme. Les
faces du cube ( a b c d , fig. 2. ) disparoîtront, les
facettes nouvelles deviendront triangulaires , et on
obtiendra un octaèdre régulier ( e f g h i ).
Si l’on enlève encore des lames parallèles aux faces
de cet octaèdre, on le fera diminuer de volume , mais
seille donc aux personnes qui sont dans ce cas, de la relire lorsqu’elles
auront déjà vu un certain nombre de minéraux. Dans mes leçons, je
ne la donne jamais qu’ap>ès avoir fait l’histoire naturelle des sels.
Mais dans un livre, il ne ra’étoit pas possible d’interrompre l’histoire
des minéraux par l’exposition assez longue d’une propriété qui leur
appartient à tous.
il ne changera plus de forme ; et si l’on vouloit le ramener
à sa forme cubique, en abattant ses six angles,
au lieu de découvrir des facettes régulières et polies ,
on n’obtiendroit que des faces irrégulières et raboteuses ;
on produiroit une véritable cassure, sans pouvoir jamais
parvenir à retirer de l’octaèdre un cube à faces régulières
et polies.
Cet octaèdre , retiré si aisément du cube de chaux
fluatée, et qui est divisible parallèlement à ses propres
faces, se nomme le noyau , ou la forme primitive de la
chaux fluatée.
23. Nous pouvons donc conclure que tout cristal
divisible parallèlement à ses faces, est une forme primitive
, et nous appellerons cristaux secondaires tous ceux
qui ne sont pas divisibles parallèlement à leurs faces ;
nous rappellerons aussi que dans un cristal primitif les
divisions parallèles aux faces le font seulement diminuer
de volume, tandis qu’elles changent la forme d’un
cristal secondairé f 22 ).
24. Quelquefois cependant le noyau ou cristal primitif,
est susceptible de se diviser encore par des coupes
qui ne sont point parallèles à ses faces, et de donner
alors de nouveaux solides d’une forme plus simple que
celle qui résultoit de la division mécanique.
Lorsque ces nouveaux cristaux sont amenés par la
division mécanique à la forme la plus simple que l’on
puisse obtenir, on regarde avec raison cetle forme comme
celle de la molécule intégrante , et le cristal qui l’offre,
comme la représentation en grand de cette molécule.
Supposons en effet {fig. 6) un prisme hexaèdre , divisible
parallèlement à toutes ses faces ; nous pourrons le
regarder comme une forme primitive. Mais s i, au lieu
d’effectuer la division sur toutes les faces, nous la faisons
seulement et alternativement sur trois d’entre elles (« b,
c d, efi) , nous parviendrons à obtenir un prisme trièdre
{g h i ) , qui, étant plus simple que le prisme hexaèdre,
et offrant même la dernière limite de la division méca