rière, mais qu’elle absorbe ce gaz peu à peu lorsqu’elle
a le contact de l’air.
Ces deux Magnésiles piémontaises forment difficilement
pâte avec l’eau. Cependant elles ont été et sont
encore employées pour faire de la porcelaine à la manufacture
de Vineuf en Piémont. On pourroit aussi les
employer avantageusement pour la fabrication du sulfate
de magnésie, au moyen des sulfures de fer. ( Gio•
SERT. )
L a Magnésite de Vallecas, à environ 4 kilom. au
sud de Madrid. Elle est d’un blanc un peu grisâtre.
Lorsqu'elle est sèche, elle est solide et homogène, quoi-
qu’assez légère pour surnager l’eau un instant ; mais
bientôt elle s’imbibe d’eau et s’enfonce : sa cassure est
terne et raboteuse. Lorsque celte pierre est nouvellement
extraite, ou lorsqu’elle est humectée, elle se laisse facilement
couper. Elle ne se délaye pas d’elle-même dans
l’eau ; il faut l’y broyer long-temps : elle forme alors
une pâte grasse qui s’attache aux doigts , et qui n’a
pas le liant des pâles argileuses. Elle ne fait aucune
effervescence avec les acides : elle ne fond point au feu
de porcelaine le plus fort ; mais elle y reste opaque, y
durcit considérablement , et prend une retraite de
quatre dixièmes.
Cette Magnésite forme , près du village de Vallecas ,
une colline composée de couches homogènes très-étendues.
Le sommet de celte colline et les fissures mêmes
de la Magnésite, sont remplis de silex pyromaque et de
silex cacholong, qui se lient intimement avec la Magnésite
, comme les silex des crayères se lient avec la craie.
On construit les bâtiraens des environs avec cette
Magnésite ; quoique très-légère, elle est assez solide pour
cet usage. (Linck. ) On en fait aussi la base de la porcelaine
que l’on fabrique à Madrid. MM. Klaproth
et Sureda * 1 assurent qu’elle est très-blanche.
1 C ’est de M. Sureda, directeur de la manufacture de porcelain®
La Magnésite 1 de Salinelle. M. Berard a fait con-
noîlre celte sous-variété qui est feuilletée ; lorsqu’elle
est humide, elle est un peu translucide dans les parlies
minces : sa couleur est alors un brun de chocolat, qui
liasse au gris et au rougeâtre par la dessication. Elle
devient alors solide, et ne se délaye plus dans l’eau :
elle décrépite au feu ; mais n’y fond pas. Chauffée au
rouge blanc , elle acquiert la blancheur de la magnésie
pure. Enfin elle ne fait point effervescence avec les acides.
Cette Magnésite, desséchée à l’air, contient, suivant
M. Vauquelin, 0,22 de magnésie, o,55 de silice et
o,a3 d’eau.
Elle se trouve à Salinelle , près Sommières; département
du Gard. Elle est disposée en couches de deux
décimètres et demi d’épaisseur, entre deux couches de
craie ? qui contiennent des silex.
L a Magnésite de Montmartre. On doit la connois-
sance de celte variété au Docteur Armet. Elle diffère des
précédentes, en ce qu’elle contient environ o,35 d’alumine.
Elle se trouve à Montmartre , près Paris, en
couches ou rognons d’un blanc sale extérieurement. Ces
rognons sont interposés entre les bancs de chaux sulfatée
; et leur présence est indiquée parles efflorescences
de sulfate de magnésie qui les recouvrent.
La Magnésite a , comme on vient de le voir, des Annotation
caractères et des propriétés particulières ; elle est aussi
plus répandue qu’on ne le croyoit. Il paroît que les silex
et les cacholong l’accompagnenl ordinairement. On n’a
d’ailleurs encore remarqué aucun débris de corps organisé
dans l’intérieur de ses couches. Toutes les variétés de
cette espèce peuvent être employées très-utilement pour
la fabrication du sulfate de magOnésie.
Les terres et les pierres qui renferment de la magnésie
de Madrid, et de M. Dnméril, que je tiens, les échantillons de cette
Magnésite, sur lesquels j’ai commencé quelques essais.
1 Je n’ai pas eu ces deux derniers exemples, et je doute que celui
de Montmartre se rapporte réellement à l’espèce de la Magnésite.