fin et sevré , la rend susceptible de recevoir un poli
brillant ; sa cassure variable est quelquefois schisteuse.
C’est avec cette Serpentine, taillée et polie, qu’on fait
des tabatières, des vases et d’autres objets d’ornement.
Elle porte en Italie les noms- de Verde diprato, Verde
di S usa, &c.
Elle renferme quelquefois des grenats qui étant sciés
et polis avec elle, produisent dans cette pierre verte et
transparente, des taches rouges également transparentes
qui font un très-joli effet. Celte belle variété se trouve
à Bareith.
2. Se r p e n t in e commune 1 . Cette variété présente des
couleurs mélangées par veines, nuances ou tachés, et
n’est guère translucide que sur les bords : elle acquiert
quelquefois une dureté assez considérable ; sa cassure
est à grain assez fin , mais variable.
On fait avec cette Serpentine, comme avec la variété
suivante, des vases de ménage et quelques objets d’ornement.
3. S e r p e n t in e o l l a ir e 2. Elle est plus tendre que les
précédentes, son grain est aussi plus grossier; elle est
opaque, et ne peut jamais prendre le poli luisant des
deux premières variétés ; sa cassure est terreuse, schisteuse
ou inégale ; enfin elle est assez difficile à casser, et
donne l’odeur argileuse par l’insufflation.
D’après M. Wiegleb, cette Serpentine contient o,38
de magnésie, 0,07 de silice, 0,15 de fer.
La Serpentine ollaire a de grands rapports avec le
talc en masse, et il est souvent très-difficile de l’en distinguer
: elle se trouve particulièrement à Chiavenna
dans la Valteline, à Côme dans la Lombardie, &c. On
la trouve aussi dans presque tous les gissemens des autres
variétés de Serpentine. 1
1 G emeiner serpentin , la serpeutine commune. Br o ch .
1 T a l c ollaire. Ha u t . — Topfstein , pie rre ollaire. B r o c h . —
Yul^nirement pierre de Côme , pierre de Colubrine.
La Serpentine ollaire, retirée nouvellement de sa carrière,
joint à une mollesse assez grande, une sorte de ténacité
qui permet de la tourner çt de la tailler facilement:
on en fait toutes sortes de vases de ménage, et même des
poeles qui se durcissent en se séchant, et résistent long-
emps a 1 action du feu. On 1 emploie à ces usages jusque
ans a Haute-Egypte ; elle y est connue sous le nom
e pierre de Baram, On s’en sert aussi pour frotter les
vases d’argile, et les couvrir ainsi d’un enduit onctueux
qui les rend moins perméables à l’eau.
Les vases faits de cette pierre résistent très-bien au
feu , et ne communiquent aucun goût aux alimens; ils
sont d un usage presque général depuis un temps immémorial
dans le Valais et dans le pays des Grisons. Pline
en fait mention ; il décrit très-clairement la manière de
les faire autour, et les changemens qu’ils éprouvent par
1 usage. On appeloit alors la Serpentine ollaire, lapis
Comensis et lapis Siphnius, de l’îie de Siphnus où on
la trouvoit
Enfin , on emploie celte Serpentine comme pierre
réfractaire dans la construction des hauts fourneaux.
es Serpentines peuvent se séparer en deux divisions C lie n t
d apres leur gissement ; les unes, d’une formation plus §éDéral-
ancienne sont ordinairement accompagnées ou mélangées
de chaux carbonalée saccaroïde. Elles alternent
souvent même avec cette pierre, et se trouvent dans
les terreins de gneisse, de micaschiste* On les rencontre
rarement à une grande élévation , et les masses les plus
hautes de Serpentine sont celles que Saussure a observées
en couches horizontales sur le sommet du Mont-
Rose. Les Serpentines nobles appartiennent plus particulièrement
à celte formation. Les autres, et ce sont
les Serpentines communes et les Serpentines ollaires
Se tro™ lt e" masse> ^ rognons, et plus rarement
en couches d une grande étendue, formant même de»
1 C’est aujourd’hui Siphanto, l ’une des Cjxlades.