Annotations
Ûô4 RI E R R E S D U R E S ,
de cobalt, de cuivre ( Anglesark.- Mansfeld } ou de
plomb ( Ramsdorf en Saxe ) ; mais ces minéraux ne
s’y trouvent que rarement, et même peut-être jamais en
filons.
Le Grès renferme aussi différens corps organisés, des
feuilles, des roseaux, des troncs d’arbre, des coquilles
fluviatiles et marines, des madrépores , des zoophites et
d’autres corps marins. ( R e u s s . ) Les coquilles sont souvent
transformées en une craie blanche ; c’est ainsi
qu’on les voit dans le Grès brun lustré de Triel, et dans
le Grès commun blanchâtre et friable d’Osny, près
Pontoise. Quelquefois on ne voit plus que le moule de
ces coquilles , comme on peut l’observer dans le Grès
friable-et rougeâtre que l’on trouve au sommet de la
colline de Montmartre.
On a trouvé aussi des os fossiles dans le Grès (environs
du lac de Genève. S a u s s u r e - ).
Le Grès homogène a quelquefois la texture feuilletée
, et même ses feuillets sont très - distincts et faciles
à séparer. On trouve quelques morceaux roulés
de cette variété dans les sablonnières au nord d©
Paris.
Le sable composé uniquement de grains de quartz ,
est de même nature et de même formation que plusieurs
variétés de Grès ; il n’en diffère que par l’agrégation.
Celte différence suffit pour que nous réunissions
le sable quartzeux aux autres sables, dont nous ferons
l’histoire dans la Géognosie.
Nous avons dit que le Grès étoit employé à faire
des meules propres à user certains corps durs. Il est
arrivé quelquefois que ces meules, auxquelles on imprime
un mouvement de rotation rapide, ont éclaté
avec une détonation remarquable et même dangereuse.
Ce phénomène , qu’on n’a pas encore expliqué,
a eu lieu quatre fois en quarante ans, aux meujes de
Grès rouge dont on se sert à Oberslein pour user les
s i l e x . 2g 5
agates \ On l’a observé également quelquefois dans les
meules de moulins à farine.
Le Grès est employé dans les bâlimens. Les constructeurs
disent qu’il n’a pas de lit, et qu’il peut se débiter
indifféremment dans tous les sens. Il y a cependant
certains Grès qui se divisent naturellement en pa-
rallélipipède8 : tels sont ceux que Saussure a observés au
Chapiu, près le col du Bon-Homme. D’autres offrent
dans leurs masses des colonnes prismatiques (à Ollioule.
Saussure. ).
Quelques Grès paroissent tendres en sortant de la carrière
, et prennent ensuite de la dureté à l’air. Ces Grès,
qui renferment un peu d’argile, portent ordinairement
le nom de molasse. Quelques-uns ont l’inconvénient
de se décomposer par l’action des météores atmosphériques.
* 5 e E s p . S I L E X ' .
L e Silex a les plus grands rapports avec le quartz.
Il n’en diffère peut-être pas chimiquement; mais il
en diffère minéralogiquement, c’est-à-dire par ses caractères
extérieurs et par sa manière d’être dans la nature.
Cette dernière considération ne suflîroit pas pour
le séparer du quartz, si les caractères tirés de la con-
texlurè, qui sont, comme nous l’avons dit ( Introd.
87, 93 ), d’un grand poids dans la classification des
pierres, ne forçoient pas d’en faire une espèce à part.
Le Silex en masse est toujours très-scintillant. Lors- Caractère
qu’il est friable, ses molécules, âpres et dures, rayent le
verre, et même le quartz dans quelques cas. Il n’est jamais
parfaitement transparent, et conserve toujours une
apparence nébuleuse, lors même qu’il jouit de la plus
grande translucidité. Sa cassure est ondulée , souvent
conchoïde, quelquefois cireuse, écailleuse ou résineuse 1
1 H est probable que ce Grès appartient à l’espçce du grès homogène
, la seule dont il soit question ici ; mais ne l'ayant pas vu , je ne
puis assurer qu’il doive être associé à cette espèce.