Les acides purs sont reconnoissables par leur saveur1
acide, et par leur propriété de changer en rouge les teintures
bleues végétales ; ils se ressemblent essentiellement
parla présence d’un principe commun, qui est 1 oxi-
gène ; ils formeront donc un ordre fort naturel, dont les
genres seront établis d’après la différence des bases combinées
avec l’oxigène. Cette classification , qui est une
suite du principe général que nous avons expose {Introd.
c qq), nous a forcé de mettre dans le Tableau méthodique
le nom de la base le premier, et de renverser ic i,
comme dans la classe des sels, la nomenclature chimique.
Les espèces seront fondées sur la différence des proportions
d’oxigène combinées avec une même base.
Aucun des acides isolés dont nous allons traiter, ne
se trouve dans les terreins de cristallisation, que Ion
nomme aussi terreins primitifs. Aucun ne s offre sous
un grand volume, excepté l’acide carbonique : leur
nature paroît s’y opposer, comme on va le voir.
Les acides que l’on a trouvés combines naturellement
avec différentes bases, sont;
L ’acide carbonique. — L ’acide phosphonque. —
L ’acide fluorique. — L ’acide sulfurique — L ’acide muriatique.
— L ’acide nitrique. — L ’acide boracique. h t
parmi les acides métalliques, ce sont : Le scheehque. —
Le chromique. - Le molybdique et l’arsémque Nous
avons présenté ces acides dans un ordre qui indique la
succession que la nature paroît avoir suivie dans leur
formation. Cet ordre est fondé non sur des suppositions,
mais sur l’observation. Les raisons qui nous 1 ont tait
adopter, seront développées dans la géognosie. Nous
nous contenterons de faire remarquer ici que 1 acide
carbonique doit être le plus ancien , puisqu il forme a
chaux carbonatée saccaroïde, qui est le sel pierreux, le
plus profondément situé par rapport aux autres ; qu apres
cet acide vient l’acide phosphorique ; quoique le seul
phosphate de chaux, dont le gissement soit bien connu,
ne se trouve qu’en filons ; on doit faire remarquer que
ees filons renferment les pierres et les métaux les plus
anciens, tels que l’étain, la topaze, &c. Des raisons analogues
ont déterminé la place dès autres acides. Mais si
l’on vouloit les ranger suivant l’importance du rôle qu’ils
jouent dans la nature, on devroit les mettre dans l’ordre
suivant : L ’acide carbonique ; — l’acide muriatique ; —
l’acide sulfurique ; — l’acide fluorique ; — l’acide phosphorique
; — l’acide nitrique ; — l’acide boracique.
3e Ge n r e , S U L F U R I Q U E .
i re E s p . A C I D E S U L F U R I Q U E .
I h est ou concret, ou liquide avec Une consistance Caractirs».
syrupeuse. Dans l’un et l’autre état, il se reconnoît par
une saveur acide brûlante, par sa propriété de précipiter
les sels de baryte en un sel insoluble. On le distingue
des sulfates avec excès d’acide, en le faisant évaporer
complètement. Ces sels, soumis à la même épreuve,
laisseraient un résidu fixé et abondant, que ne laisse pas
l’Acide sulfurique.
Cet acide a une si grande affinité avec là plupart ïAeux,
des productions minérales , qu’on a douté long-temps
qu’il pût se trouver isolé dans la nature. Cependant il
paroît certain que le professeur BaîdasSari l’a vu dans
cet état près Santa-Fiora, aux environs de Sienne,
dans des grottes de la petite montagne volcanique, nommée
Zoccolino. Ces grottes sont tapissées de soufre
sublimé, et remplies de vapeurs d’acide sulfureux. Des
concrétions en forme de choux-fleurs pendent de leur
plafond. Ces concrétions sont de l’Acide sulfurique
rendu solide par l’acide sulfureux qu’il dissout. Il ne peut
plus agir- sur les parois calcaires de ces cavernes, parce
que, dès sa première action, elles ont été recouvertes
d’une couche de chaux sulfatée, qui n’est point attaquable
par l’acide sulfurique. On a reconnu, au moyen
d’opérations chimiques très - simples , qUe les efflores-
cence's salines de ces grottes ne pouvoient appartenir k
aucun sel sulfurique avec excès d’acide.
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