4 <* ï n t r o d u c t i o n ;
moyen, en pierres fusibles et en pierres in fusibles ; mais
elles offrent encore des différences caractéristiques dans
leur maniéré de fondre. Les unes fondent en un émail
opaque, d’autres se boursouflent avant de fondre, d’autres
se réduisent en scorie, &c.
Saussure dit qu’une pierre est fusible en verre rétrograde
, lorsque le fragment qui étoit à-peu-pvès prismatique
, se réduit par la fusion , non pas en un globule de
Verre, mais en une pyramide à sommet très-aigu.
2. U Action des acides.
68. Il est très-facile d’apprécier l’action de la plupart
des acides sans de grands appareils. Un verre en cône renversé,
un verre de montre, ou même un fragment de
vitre suffisent. On place sur l’un de ces supports un
petit fragment des morceaux à examiner. On verse dessus
un acide quelconque, et on voit comment il se comporte
en raison de la nature de l’acide employé 1 ; s’il se
dissout tranquillement ou avec effervescence, et si le gaz
qu’il dégage a la propriété de corroder le verre ; si ce
fragment se réduit en gelée ; s’il se colore ou se décolore,
&c. On obtient par ce moyen simple une multitude
de caractères très-sensibles et assez précis. Les
acides employés le plus ordinairement, sont l’eau-forte
ou acide nitrique, et l’acide sulfurique.
3. L ’Action de divers réactifs.
6g. On peut augmenter le nombre des caractères des
minéraux, et sur-tout de ceux qui instruisent de leur
véritable nature, en ajoutant aux moyens chimiques
que l’on vient d’indiquer, quelques réactifs dont l’emploi
est également simple et facile. Tels sont :
Le borax fondu préliminairement. Il facilite la fusion
1 La méthode de verser vine goutte d’acide sur le minéral à
examiner, doit être rejetée; ce moyen altère souvent l’échantillon,
et ne permet pas d’apprécier avec exactitude l’action de l'acide.
des pierres et des métaux. Il prend la couleur que certains
oxides sont susceptibles de donner, et fait con-
noîlre par ce moyen les métaux auxquels ces oxides
appartiennent ;
L ’ammoniaque, qui agit sùr certains minerais, comme
il sera expliqué en traitant de ces minerais;
Et quelques autres substances d’un usage moins général
que l’on indiquera en leur lieu.
A R T I C L E I I I .
Classification des Minéraux.
70. U n élève auquel on offriroit successivement,
et sans aucun ordre , tous les minéraux , n’en apprendrait
et n’en reliendroit l’histoire qu’avec peine; nous
devons dire même qu’il ne saurait pas la minéralogie ,
car on ne possède pas une science, parce qu’on sait isolément
tous les faits qui la composent ; il faut connoilre
encore les rapports qui lient entre eux ces faits particuliers.
Or, c’est la connoissance de ces rapports qui conduit
à une bonne classification , et qui constitue réellement
la science.
En classant les corps , c’est-à-dire, en les réunissant
par groupes, on fait ressortir les propriétés communes
à ces groupes ; en rendant ainsi leur élude plus intéressante,
on la rend en même temps plus facile et plus
courte.
Puisqu il est reconnu, d’après les raisons que nous
venons de donner, qu’une classification est utile 1 , on
doit en établir une, et chercher alors la meilleure. C’est
1 L’utilité des classifications est une chose si généralement reconnue
, quelle l’est même par ceux qui ne veulent pas se l'avouer
et qui paroissent les plus grands ennemis de toute méthode; car,
tout en les blâmant, ils en établissent une à leur manière ; mais comme
ils n’ont pas voulu réfléchir sur les principes qui doivent les diriger dans
ce genre de travail, ils suivent une classification arbitraire , fondée
sur des propriétés superficielles ou sur des qualités imaginaires.