molécules soient assez séparées pour se mouvoir librement.
20. Ces molécules doivent être assez rapprochées, pour
que leur attraction réciproque l’emporte sur l’attraction
qu’exerce sur elles le corps qui les tient divisées.
i4* La séparation des molécules ne peut être produite
que par l’action du calorique, ou par la dissolution
d’un solide, soit dans un liquide, soit dans un fluide
élastique.
Lorsque l’attraction de composition 1 qu’un liquide
exerce sur les molécules intégrantes d’un corps, et en
vertu de laquelle il les lient séparées, vient à cesser,
ou seulement à diminuer suffisamment par une cause
quelconque, les molécules intégrantes abandonnées à
elles-mêmes se rapprochent, se réunissent symétriquement
, et forment un corps régulier que l’on nomme
cristal.
Ainsi, lorsqu’on met du sel marin ou du sucre dans
de l’eau , ce liquide sépare les molécules intégrantes
de ces substances ; il s’y combine et les rend invisibles,
en formant avec elles un tout homogène : c’est ce que
l’on nomme dissolution.
i5. Tant que l’eau, par son attraction de composition
, demeure unie à ces corps, leurs molécules restent
séparées. Mais si l’on diminue, par une force quelconque,
l’action chimique de l’eau sur ces substances ( par
de la chimie. ( Voyez l’Essai de Statique chimique, par Be r th o l lET
sect. 1 , chap. I et 11. )
1 C’e st-à-dire celle qui a lieu entre deux corps de nature différente
; telle est celle de l’eau pour le sel dans l’exemple que nous
prenons. On nomme au contraire attraction d’agrégation ou force
de cohésion, celle qui tend à rapprocher les molécules intégrantes
d’un même corps : telle est celle des molécules du sel marin ou des
molécules de l’eau, les unes pour les autres. On ne doit pas conclure
de là qu’il existe deux sortes d’attractions différentes. Ces noms
indiquent seulement les circonstances dans lesquelles la même force
agit. On a même lieu de penser que l’attraction chimique ne diffère
pas essentiellement de l’attraction astronomique.
exemple , si l’on fait évaporer l’eau, c’est-à-dire, si l’on
chasse ce liquide au moyen du calorique), à mesure que
les molécules intégrantes du sel ou du sucre se rapprochent,
elles obéissent à leur attraction d’agrégation , ou
force de cohésion ; elles se réunissent symétriquement,
et produisent des cristaux de sel marin ou de sucre.
Le calorique qui agit sur les molécules du plomb que
l’on met sur le feu , fond ce métal, c’est-à-dire , écarle
davantage ses molécules intégrantes. Dès que le calorique
cesse d’agir, les molécules se rapprochent symétriquement,
et le plomb se cristallise.
Il résulte de ce que nous venons de dire :
i°. Que l’attraction de composition exercée par un
liquide ou par un fluide, sur les molécules d’un corps
qui y est suspendu , s’oppose à la cristallisation de ce
corps : pour que la cristallisation ait lieu , il faut que
celte attraction cesse ou au moins qu’elle diminue suffisamment.
20. Que les formes polyédriques et constantes des cristaux
sont dues à l’arrangement symétrique de leurs molécules
intégrantes, qui paroissent avoir elles-mêmes une
forme polyédrique et constante.
16. Les conditions auxiliaires, celles qui rendent la
cristallisation plus régulière, sont :
i°. La masse du dissolvant, c’est-à-dire du corps qui
tient les molécules intégrantes écartées; elle doit être dans
une quantité très-supérieure à celle du corps dissous, afin
que les molécules de ce dernier puissent se balancer
librement et se réunir sans confusion.
2°. Le repos de ce dissolvant; condition sans laquelle
les molécules du corps qui cristallise, ne peuvent s’arranger
symétriquement.
17. Lorsque les conditions auxiliaires manquent, on
n’obtient qu’une cristallisation confuse, c’est-à-dire ,
des portions de cristaux mêlées et placées dans toutes
sortes de directions, ou des masses dont la structure
lamelleuse, au moins dans un sens, indique que la