Caractères.
les lagoni de Sienne en Toscane. Il tapisse les parois des
fentes, d’où se dégage le gaz dont on a parlé à l’article
de Y Acide boracique.
a e G e n r e . P O T A S S E .
L e s sels a base de Potasse sont beaucoup plus rares
dans la nature que ceux à base de soude; et cependant
la Potasse qui a été découverte dernièrement dans un
assez grand nombre de pierres, est plus commune dans
cette classe de minéraux que la soude.
i re E s p . P O T A S S E N I T R A T É E ou N I T R E ,
vulgairement Salpêtre
L e Nitre a un caractère tranché qui le fait recon-
noilre sur-le-champ. En jetant ce sel, ou même les
substances terreuses qui le contiennent, sur des charbons
allumés, il s’y manifeste des scintillations ou points
lumineux tres-brillans, dus à la combustion vive que
ce sel excite dans la partie du charbon sur laquelle il
tombe. Cette propriété s’exprime en disant que le Nitre
fuse sur les charbons enflammés.
Ce sel a une saveur fraîche un peu fade ; il est très-
dissoluhle dans l’eau, et cristallise par refroidissement
en aiguilles ou en prismes profondément cannelés. Lorsque
ses cristaux sont nets, on remarque qu’ils présentent
souvent un prisme à six pans, terminé par une pyramide
à six faces, semblable à celle du quartz, mais un
peu moins aiguë. M. Haüy a reconnu que la forme
primitive du Nilre éloit l’octaèdre rectangulaire.
Le Nitre est composé de potasse o,4<j, d’acide nitrique
0,53, d’eau 0,18. ( B e r g m a n . )
On trouve ce sel dans la nature sous la forme d’efflorescences
, composées d’aiguilles extrêmement déliées.
On le nomme dans ce cas salpêtre de houssage.
Le Nitre est très-abondamment répandu. II y a peu
de pays où l’on ne puisse en trouver. Mais il ne s’offre
jamais en masse considérable. On ne le rencontre que
tres-rarement, peut-être même jamais dans l’intérieur
des couches de la terre. II est toujours à leur surface ; et
la présence de l’air paroît être indispensable à sa production.
Les lieux où il se trouve presque constamment, sont
les murailles ou les terreins qui renferment de la chaux
carbonatée, et près desquels il y a des matières animales
ou végétales en décomposition.
Les plaines crayeuses des pays chauds et secs, et les
plaines sablonneuses qui contiennent aussi de la chaux
carbonatée, sont fréquemment couvertes d’efflorescences
de Nitre. Les terreins argileux ou de sable pur n’en
contiennent pas.
Ce Nitre n’est que superficiel. Si l’on prend le sable à
quelques décimètres de profondeur, il ne contient plus
de Nitre. Les sources qui sortent de ces terreins en
contiennent rarement; et ce qu’il a de plus remarquable,
ce sel enlevé plusieurs fois, se reforme en peu de temps.
Tous ces faits, dont nous allons donner des exemples,
prouvent que le Nitre se forme spontanément;
qu’il prend un ou plusieurs de ses principes dans l’atmosphère
, et que si la chaux ne lui en fournit pas, elle
favorise au moins sa production.
Le Nitre, en se formant sur une pierre dans une place
d’abord très-circonscrite, s’étend bientôt, et corrode la
pierre à la manière de la carie. Dolomieu a remarqué
que du moment où un rocher calcaire de Yîle de Malle
est touche par 1 eau de la mer, il tombe en efflorescence;
ét que cette efflorescence destructive se propage en peu
de temps sur toutes les pierres environnantes.
Le Nitre se trouve aussi dans les eaux ; mais il y est
plus rare que les autres sels solubles.
Il existe tout formé dans plusieurs végétaux, tels que
les borraginées, la pariétaire, la ciguë, le tabac, le
soleil, &c.