i. Pesanteur spécifique.
49. On appelle pesanteur spécifique ou relative d’un
corps la pesanteur de ce corps comparée avec celle d’un
autre corps d’un volume égal.
On sait qu’une masse de plomb tient moins de place
qu’une masse de bois de même pesanteur. Si , par
exemple, un kilogr. de bois tient neuf fois plus de place
qu’un kilogr. de plomb , il faudra neuf kilogr. de ce
métal contre un seul kilogr. de bois pour former deux
cubes égaux en dimensions. On dira alors que la pesanteur
spécifique du plomb est à celle du bois comme 9
est à 1.
Il seroit facile de connoître la pesanteur spécifique
de tous les corps , si on pouvoit le6 réduire tous facilement
au même volume, ou au moins évaluer par des
moyens géométriques celui qn’ils ont. Mais cette évaluation
étant souvent impossible , il a fallu chercher un
autre moyen pour connoître exactement le volume des
corps quelque irrégulière que fût leur forme.
50. Presque tout le monde a remarqué que, lorsqu’on
plonge un corps quelconque dans l’eau ou dans
tout autre liquide ou fluide, ce corps paroît plus léger,
et en effet diminue de poids. On a observé que le poids
que les corps perdoient dans ce cas, étoit égal à celui
d’une quantité de liquide ou de fluide d’un volume parfaitement
égal à celui de ces corps.
51. Ainsi en plongeant dans l’eau une pierre qui
pèse dans l’air 3 kilogr. ou 3,000 grammes, si elle n’y
pèse plus que 2 kilogrammes, on en conclut que 1 eau
qu’elle déplace , et dont le volume est parfaitement égal
au sien, pèse un kilogramme.
52. Or l’on peut connoître très-facilement le volume
d’un poids quelconque de liquide, et par conséquent
celui d’un kilogramme d’eau ; car il est aisé de faire
prendre aux liquides une forme régulière. On sait qu’un
décimètre cube d’eau pèse un kilogramme. Nous avons
dit (5i ) que la pierre avoit perdu dans l’eau un kilogramme
de son poids ; elle a donc déplacé un kilogramme
d’eau ou un décimètre cube d’eau. Le volume
de la pierre prise pour exemple est donc d un decimetre
cube.
Mais nous avons dit encore (5i) que cette pierre d un
décimètre cube pesoit dans l’air ô kilogr. , tandis qu un
pareil volume d’eau ne pese qu’un kilogramme. Il est
aisé de conclure d’après cela que cette pierre pèse trois
fois autant que l’eau, ou que sa pesanteur spécifique est à
celle de l’eau comme 3 est à 1.
C’est sur ces principes qu’est fondée l’opération , au
moyen de laquelle on apprend à connoître la pesanteur
spécifique des pierres, à l’aide de l’instrument portatif
nommé Balance de N icholson, fig. i 3, pl. 1.
53’. Cet instrument est composé d’un cylindre creux
de fer-blanc, terminé en cône à chaque extrémité («, b).
A son extrémité supérieure est une tige de laiton (ne)
très-droite, qui porte un petit plateau ( d). A son extrémité
inférieure est suspendu pn plateau semblable (e),
lesté en plomb.
Lorsqu’on plonge cet instrument dans l’eau , une
portion du cylindre doit surnager. On le charge alors
de poids pour le faire descendre, jusqu’à ce que l’eau
atteigne un petit trait noir (ƒ) marqué sur la tige de laiton.
On écrit sur le plateau supérieur la quantité de poids
qu’il faut a outer pour le faire plonger jusqu’au trait
noir. Supposons celte quantité de 400 décigrammes.
Quand on veut prendre la pesanteur spécifique d'une
pierre, on la place sur le plateau supérieur; on ajoute
la quantité de poids nécessaire pour faire plonger l’instrument
jusqu’à la ligne noire.
En soustrayant la quantité de décigrammes ajoutés ,
de celle que l’on doit mettre pour faire descendre la
balance jusqu’au trait noir, lorsqu’elle est vide,on aura
la pesanteur absolue du morceau de pierre.
Ainsi, si on a ajouté i 5o décigrammes à la pierre, la