S E L S T E R R E U X .
âge*.
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— La lumachelle jaune. Les coquilles sont d’un jaune
pâle sur un fond jaune foncé. Cette variété est très-rare
et très-belle : on ne sait point d’où elle vient. On la
nomme lumachelle d’Astracan. Mais M. Patrin assure
qu’on ne la trouve pas aux environs de cette ville. — La
lumachelle opaline. Le fond en est brun ; mais ce qu’elle
a de fort remarquable, c’est que les coquilles de nautiles
qu’elle contient ont conservé un nacré brillant et magnifiquement
irisé, qui a quelquefois l’éclat rouge orangé,
d’un charbon enflammé. Cette variété précieuse vient
de Carinthie ; elle sert de toit à la mine de plomb de
Bleyberg.
On trouve des Marbres dans presque toutes les chaînes
de montagnes. Les pays qui donnent les Marbres les plus
estimés, sont, l’Espagne, les Pyrénées, l’Italie. Les environs
de Vérone sont criblés de carrières de Marbre ;
Spada en a compté trente-cinq.
L ’estime que l’on fait d’un Marbre est fondée sur la
vivacité de ses couleurs, sur la beauté du poli qu’il est
susceptible de prendre, sur son homogénéité, et principalement
sur la propriété de se conserver à l’air sans
altération. Les Marbres qui contiennent de l’argile, se
délitent facilement à l’air. Ceux qui renferment des
sulfures de fer, se salissent en se couvrant de rouille.
Les Marbres servent à l’ornement des édifices, et dans
quelques lieux où ils sont communs, on les emploie
comme pierre à bâtir.
Le Marbre a, comme nous l’avons dit, la propriété
d’acquérir par le poli un éclat assez vif ; la manière,
de le polir diffère en raison de ses couleurs. Le procédé
suivant est applicable aux marbres d’une couleur
sombre.
Après avoir applani la surface de la pièce à polir aven
la scie ou avec le ciseau, on l’unit parfaitement en la
frottant avec des tessons de poterie rouge commune qui
n’a pas eu de couverte et avec un sable rougeâtré argileux
; on y ajoute de l’eau. Cette première opération ter*-
minee, on enleve complètement le sable et on plombe ;
c est-a-dire que l’on frotte fortement le Marbre avec un
parallélipipède de plomb piqué par-dessous, de l’émeril
neuf, dit Quatrième, et de l’eau : la surface devient
très-unie, très-douce, mais elle n’est point encore
brillante : on prend alors de la limaille de plomb mêlée
d’un tiers d’alun, et on en frotte très - fortement avec
un tampon de linge la surface du Marbre, sans ôter
l’émeril qui peut y rester. Lorsque l’opération est sur
le point d’être terminée, on donne le dernier poli avec
de la potée d’étain , que l’on emploie à sec et sans changer
de tampon. On essuie la surface du Marbre avec
une serge, et il est poli. — On emploie pour polir les
Marbres d’une couleur pâle , de la pierre ponce au lieu
de plomb, qui les noirciroil. Et comme la potée d’étain
jauniroit le beau Marbre blanc, on lui substitue dans
ce cas de la potee d’os. Ce sont des os de mouton calcinés,
broyés et mêlés avec un tiers d’alun. — On se
sert pour la griote, qui est un Marbre rouge, du rouge
à polir, employé dans les fabriques déplacés.
Les Marbres blancs sont sujets à .jaunir à l’air, ou à
s’y salir d’une autre manière. On peut .les nettoyer complètement,
en les lavant avec de l’acide muriatique oxi-
géné suffisamment étendu d’eau.
4. C h a u x c a r b o n a t é e c o m p a c t e . H a 'ùy . 1 Cette pierre
ne diffère presque point des marbres ; elle est, comme
eux, solide, compacte, à grain fin, et même susceptible
de poli, mais ce poli est terne ; elle n’a jamais que
des couleurs obscures. Sa cassure est terne , unie ou
écailleuse, et quelquefois conchoïdë.
Ses couleurs varient entre le blanc jaunâtre, le mis
cendré, le brun et même le bleuâtre. Cette dernière
variété contient ordinairement plus d’arvile que les
autrés, et passe à la sous-espèce que nous allons décrire
sous le nom de Chaux carbonatée Calp. ( K irw. ) 1
1 L a Pierre calcaire compacte. B roch,