Cissement.
Lieu.
les pans sont inclinés snr la base de 106 degrés 6 minutes
( fig • i ) ; enfin il a la réfraction double très-apparente.
Si le Borax existe tout formé dans la nature, comme
cela semble à présent très - probable, il paroît qu’il ne
se montre jamais en masse solide ni en efflorescence
saline, comme presque tous les autres sels, mais qu’il
se trouve dans des lacs peu étendus, ou déposé dans la
vase de leur fond, ou dissous dans leurs eaux.
Il seroit possible que, sans le faire directement , on
favorisât sa formation en réunissant artificiellement les
circonstances dans lesquelles on a remarqué qu’il se
formoit , ainsi que nous le pratiquons pour obtenir le
nitre. Plusieurs relations de voyageurs font soupçonner
qu’on fait ainsi une partie du Borax. Hermann dit qu’en
Perse on fait pourrir dans des cuves des substances
animales avec de l’eau d’une source alcaline, et que six
à sept semaines après on obtient par lixiviation à chaud
et par évaporation, des cristaux de Borax. On assure
qu’on le fait en Chine à-peu-près de la même manière,
mais qu’on ajoute de la graisse et de l’argile aux matières
mises en putréfaction.
C’est de l’Asie et sur-tout du Thibet que vient la plus
grande partie du Borax du commerce.
W . Blanc et le Père Da-rovato s’accordent à dire
qu’on le trouve dans les montagnes du Thibet ou cristallisé
ou en croûte , au fond de certains lacs dont l’eau
est savonneuse, bourbeuse, et même quelquefois chaude.
On remarque parmi ces lacs celui que l’on nomme Nec-
bal, dans le canton de Sembul. Les habitans des environs
en retiennent les eaux au moyen d’écluses qu’ils
ouvrent dans certains temps de l’année , et ils cherchent
dans la vase les cristaux de Borax qui s’y sont
déposés. On dit qu’ils recueillent aussi la vase de ce lac,
qu’ils la font fermenter avec du lait caillé et une sorte
d’huile, et qu’ils en retirent au bout de deux à trois mois
une nouvelle quantité de Borax. »
Turner rapporte que le lac d’où l’on tire le Tinckal
est situé à quinze jours de marche au nord de Teachou-
Loumbou : ce lac ne reçoit aucun ruisseau d’eau douce,
mais ses eaux sont alimentées par des sources salées. La
Soude boratée se trouve dans le fond du lac en gros
blocs, que 1 on brise ensuite. Quoiqu’on en retire le
Tinckal depuis long-temps, on n’a pas remarqué que la
quantité en ait diminué. Il faut observer que le Borax
ne se trouve que sur les bords du lac et dans des lieux
peu profonds , tandis qu^on trouve du muriale de
soude dans les endroits ou il y a plus de profondeur.
( T u r n e r , voy. au Thïbet. ) *.
On cite du Borax dans l’ile de Ceylan, dans la province
de Purbeth ; — dans la Tartarie méridionale ;
— en Transilvanie ; — dans les environs d’Halberstad
{ H<e f e r ), — et en Basse-Saxe.
On dit qu'on l’a trouvé en abondance dans les mines
de Viquintizoa et d Escapa , dans la province de Potosi,
au Pérou.
< T.out le Bol’ax du commerce vient cependant de Annotation,
l’Asie. Il arrive brut, c’est-à-dire en cristaux, dont la et usages-
grosseur varie selon les sortes, mais qui sont toujours
d’un gris sale et couverts d’une crasse épaisse et grasse,
dont on ne connoît pas exactement l’origine.
Les uns pensent que cette crasse est due aux lieux
même où le Borax s’est formé, et aux moyens qu’on a
employés pour le faire cristalliser ; d’autres l’attribuent à
la graisse ou au beurre dont on frotte ses cristaux dans
le pays, pour l’empêcher de s’effleurir à l’air.
Ce sel est appelé baurachs par les Arabes ; le nom de
Tinckal, qu’on dit que lui donnent les Indiens, paroît
appartenir plus particulièrement à la matière grasse qui
enveloppe le sel, qu’au sel lui-même.
On distingue, dans le .commerce , plusieurs sortes de
Borax bruts : Le Borax de l’Inde, en petits cristaux 1
1 Nous n’avons pu nous assurer si les descriptions précédentes
se rapportoient à deux lacs différeus ou au même lac.