faut qu il soit fin et homogène. On l’emploie à l’eau
avec du bois et de l’étain. Il sert souvent à donner la
dernière façon aux substances à polir. Le Tripoli, en
s usant par le frottement sur le bois ou sur l’étain, y
acquiert une finesse qui le rend propre à donner aux
surfaces de quelques corps le poli le plus éclatant.
* 8e E s p . P O N C E \
Caractères. Ce t t e pierre est légère, spongieuse, criblée de pores
arrondis ou alongés. Elle est rude au toucher. Quoi-
qu assez facile à briser , elle raye l’acier et le verre le
plus dur. Sa texture est ordinairement fibreuse ; ses
fibres qui suivent toutes sortes de directions, ont un
éclat vitreux lorsqu’elles sont grosses, et presque soyeux
lorsqu’elles sont fines et déliées.
La couleur dominante de la Ponce est le blanc grisâtre
, le gris perlé avec un éclat soyeux, le bleuâtre, le
brun rougeâtre, le rouge même (Vésuve ), le brunâtre,
le verdâtre ( île de Ténériffe ), &c. — Cetle pierre est
souvent assez légère pour surnager. Sa pesanteur spécifique
est de 0,914 dans quelques variétés. Elle fond
assez facilement au chalumeau, en un émail blanc. Elle
est composée, d’après M. Klaproth, de 0,77 \ de silice,
de 0,17 | d’alumine, environ 0,02 de fer, et de o,o3 d©
potasse et de soude. Le docteur Kennedy y avoil également
trouvé de la potasse.
Variétés. i. Ponce commüne. Elle est en masses ou en morceaux
disséminés. Ses fibres soyeuses sont adhérentes et
entrelacées.
Gissement. On trouve cette variété dans le voisinage de quelques
volcans, et dans des terreins qui pâroissent avoir une
origine volcanique. Tantôt elle se présente en morceaux
disséminés dans des couches composées d’autres produits
volcaniques pulvérulens , tantôt elle forme de vastes
1 Lave vitreuse pnmicée. H a u t . — B im s t e in , la p ierre ponce,
B r o c h . — F or us igneus. Wah l ,
couches distinctes; mais ces couches ne sont pas compactes,
elles semblent au contraire être composées de
morceaux sphériques de Ponce , dont la grosseur varie
depuis celle d’une noisette jusqu’à celle d’un melon.
Ces morceaux ne tiennent point ensemble, et pâroissent
plutôt être tombés qu’avoir fait partie d’une coulee.
Telle est la manière d’être des Ponces de Campo-Bianco
dans l’île de L ipari, et de celles des environs d Ander-
nach. Cependant quelques masses de Ponces pâroissent
avoir réellement coulé ; leurs fibres sont alors plus
alongées , et comme tirées dâns le sens des courans.
La Ponce accompagne quelquefois l’obsidienne, et est
intimement mêlée avec elle. On dit même qu on 1 a
trouvée en noyaux dans le retinite des monts Euga-
néens. Ces noyaux de Ponce se confondent insensiblement
avec la substance même du retinite *.
On voit souvent dans les Ponces des spinelles pleo-
nastes , des cristaux de felspath très-bien conservés,
du m ica, &c.
Les Naturalistes croyant avoir plus de données pour
découvrir l’origine des Ponces , que pour deviner celle
des autres pierres, ont souvent tenté de la déterminer.
Mais la grande variété des opinions prouve que cette
origine n’est pas aussi évidente qu’elle le paroîl dans
quelques cas. La plupart des Minéralogistes s’accordent
pour attribuer à ces pierres une origine volcanique. Cependant
il y a déjà discussion sur ce point, et plusieurs
minéralogistes allemands croyent qu’elles doivent leur
origine à l’eau , comme le silex neclique et comme
d’autres pierres légères et rudes. En supposant que les
Ponces ont été formées par l’action du feu des volcans,
ce qui nous paroît assez probable, il reste à savoir quelle
est la pierre que ce feu a changée en Ponces. On les a
successivement fait venir des amianthes, des schistes, des 1
1 Cette description semble p lu tô t indiquer de l'obsidienne changée
en ponce dans quelques -un es de ses parties , comme ce lle de T é n é -
ritFe dont on va p arle r.