Variétés.
Gissement.
La Grammatite n’est presque jamais pure ; elle renferme
toujours dans l’intérieur de ses cristaux une partie
de la roche qui lui sert de gîte. Il en résulte que ses
analyses n’apprennent rien de certain sur sa véritable
nature, et qu’elles diffèrent beaucoup entr’elles, comme
on peut le remarquer.
Gr. vitreuse, Gr. blanche ,
par Klaproth. par Laugier.
Silice, 60 s 8 à 4i
Magnésie, JO 1 5 — 18
C h au x , 18 2 5 30
Acide carbonique et Eau y 6 - a 3
Gv. grise,
par Laugier,
5o
a5
18 S
On voit qu’on ne peut rien conclure de ces analyses,
si ce n’est que la Grammatite est généralement composée
de silice, de magnésie et de carbonate de chaux.
Cette derniere substance paroît venir de la roche qui
renferme la Grammatite, et qui s’introduit dans ses
cristaux.
Nous avons indiqué la forme générale des cristaux de
la Grammatite. Ses couleurs sont peu tranchées ; elles
varient du blanc un peu grisâtre et nacré, au jaunâtre,
au verdâtre, au gris , et même au rougeâtre.
Cette pierre est opaque, quelquefois translucide, et
même transparente ; alors elle a l’éclat vitreux.
Enfin les fibres dont ses masses sont composées, sont
tantôt parallèles , tantôt divergentes. Tels sont les dif-
férens aspects sous lesquels s’offre cette pierre ; ils sont
trop peu différens l’un de l’autre pour qu’on puisse les
employer à établir des variétés principales.
La Grammatite a la chaux carbonatée dolomie pour
gissement le plus ordinaire ; elle s’y trouve mêlée de
talc, et s’y montre sous toutes sortes de formes. Cette
Grammatite est phosphorescente par frottement et par
chaleur ; mais M. de Bournon a prouvé qu’elle devoit
cette propriété à la dolomie qu’elle contenoit, puisqu’en
la lui enlevant au moyen d’un acide , elle perdoit sa
phosphorescence.
Il dit aussi qu’on trouve de la Grammatite dans une
gangue argileuse. Que celle-ci donne à l’analyse jusqu a
i4 p- 5 d’argile , et qu’elle n’est point phosphorescente.
Il ne cite pas le pays d’où elle vient.
Le lieu où l’on a découvert celte pierre pour la première
fois, est la vallée de Trémola, partie du Saint—
Gothard \ On l’a trouvée ensuite en Tyrol,en Hongrie,
en Carinthie, en Transilvanie, à Kalkberg, près Ras-
penau en Bohême. — En Corse ; elle y est en baguettes
grises entrelacées , dans une roche composée de lames
de talc d’un bleu verdâtre bronzé. — Près de Nantes et
à l’ouest de celte ville ; elle s’y voit en fibres radiées
sur un granité abondant en felspath. (Davbuisson.) En
Ecosse , — au Vésuve ; à l’état fibreux et en prismes dans
la chaux carbonatée grenue de la Somma (Breislak.) ,
— et au Bengale; en cristaux assez grands, d'un gris
verdâtre. ( Bovrnon. )
On a trouvé aussi cette pierre en Sibérie, sur le bord
du lac Baikal ; elle est en masses étoilées verdâtres ,
dans de la chaux carbonatée lamellaire. On lui a donné
le nom de baikalite. M. Patrin en a rencontré sur le
haut Irtiche, dans la Tarlarie chinoise , et dans la mine
de Kadainsk, près du fleuve Amour. La première a
pour gangue une dolomie à gros grain , d’un blanc
roussâtre, traversée de bandes" bleues ; la seconde est
dans une dolomie très-blanche, à grain fin. — On
voit que le plus grand nombre des Grammatiles a de
la dolomie pour gangue.
* 6 2 e E s p . A S B E S T E . H a u t . * 1
C e t t e substance est une des plus remarquables du
règne minéral. Sa texture fibreuse, son éclat souvent
1 M. Wittenbach prétend qu’elle ne s’est jamais trouvée dans la
vallée de Trémola, mais à Campo-Longo, au-dessus du Prato , dans
la vallée Levantine , et M. de Galitzin dit que la découverte de cette
pierre a été faite par M. Hoepfner. On l’a volt même nommée
Hcepfnerite.
1 Asbest, l’asbeste. B s.o ch .
J.ieux.
Caractères.