S E L S T E R R E U X ,
que les sous-variétés suivantes. On le rencontre dans
toutes sortes de tei'reins ; mais il est presque toujours superficiel.
Ses incrustations ou dépôts sont quelquefois si
abondans, et les pierres qu’ils forment si dures, qu’on
peut en construire des édifices. La pierre dont est bâtie
la ville de Pasti, en Italie, est nommée par les Italiens
pierre tubulaire, parce qu’elle semble devoir son origine
à des incrustations formées sur des roseaux. (Guettaud.)
Le travertin qui a servi à construire tous les monu-
mens de Rome, paroît avoir été formé par les dépôts
de l’Anio et de la Solfatarre de Tivoli. Les temples de
Pestum, qui sont d’une très-haute antiquité , ont été
bâtis avec un travertin formé par le dépôt des eaux qui
coulent encore dans ce canton. (Breisl^k.)
On retrouve des exemples de cette dureté des pierres
formées par sédiment en Amérique , dans la contrée
de Guancavelica. Une fontaine d’eau chaude forme
très-rapidement dans ce lieu des dépôts abondans, dont
on retire des pierres de construction. ( Ulloa. )
Toutes ces pierres acquièrent une grande dureté à
l’a ir , et M. de Breisiak croit que c’est à l’heureuse
réunion du travertin et de la pouzzolane, dans le même
lieu , que les monumens de Rome doivent leur grande
solidité.
Ch. carb. concr. incrdstantb. H a u t . La différence qui existe
entre cette sous-variété et la précédente, est très-peu importante
et presque arbitraire : c’est toujours un dépôt de
Chaux carbonalée sur un corps étranger ; mais dans ce
cas-ci , la Chaux carbonatée s’est moulée sur un corps
d’une figure déterminée, qu’elle a recouvert ou même
enveloppé. — Les corps que la Chaux carbonatée incruste
ordinairement dans la nature, sont les végétaux
plongés dans les fonlaines , dont l’eau tient ce sel en
dissolution. Ces végétaux recouverts d’une couche souvent
épaisse de Chaux carbonalée, conservent cependant
leurs formes.
Ces dépôts se font également sur des corps inorganisés,
sur des pierres, sur des métaux, dans les conduits de
terre cuite, de bois ou de plomb. On a un exemple
remarquable de ces dépôts dans les eaux d’Arcueil, et
dans presque toutes celles qui sont au midi de Paris. Ces
eaux déposent un sédiment si abondant, que les tuyaux
qui les conduisent s’engorgent promptement.
Lorsque ces dépôts se sont faits sur des végétaux â
tige cylindrique et d’un volume sensible,ils représentent
souvent des os longs d’animaux. La plante détruite par
le temps, laisse une cavité semblable à celle que l’on
Voit dans les os, ou au moins une ligne noire. Ces sortes
d incrustations portent le nom très-impropre d’ostéo-
colle, parce qu’on leur a attribué la propriété imaginaire
de faciliter la formation du cal dans les fractures.
On ne rencontre ordinairement les ostéocolles que dans
les lerreins sablonneux, et l’on peut citer ceux de Brandebourg,
de Thuringe, des environs de Francfort sur
l ’Oder, d’Albert près d’Amiens; enfin ceux des environs
d’Elampes.
Toutes les incrustations dont on vient de parler sont
grises ; leur grain est grossier. Il paroît que les fontaines
qui les forment, doivent leur faculté de dissoudre la
Chaux carbonatée à l’excès d’acide carbonique qu’elles
contiennent, et qui se dégage dès que ces eaux sont en
contact avec l’air.
Ch. c arb . concr. P isolithr î. Les Pisolilbes ne diffèrent pas
seulement des oolithes par leur grosseur, ainsi qu’on le
croit communément, mais elles s’en distinguent par
leur structure. Les oolithes sont compactes, comme on
l’a vu ; les Pisolithes sont des concrétions sphéroïdaies
formées de couches concentriques très-distinctes, qui
ont presque toujours pour noyau un grain de sable,
ou tout autre corps étranger. Leur grosseur moyenne
égale celle d’un pois; leur couleur ordinaire est le blanc 1
1 Erbsenstein , la P i s o u t h e . B r o c h , — Vulgairement dragée*
de Tivoli, orobites Jbézoard minéral, Scc.
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