3 . L es E a u x su l fu r e u s e s . Ces eaux reconnoissables par
leur odeur fétide, tiennent du soufre en dissolution au
moyen du gaz hydrogène sulfuré. Telles sont les eaux de
Barège, de Cauterets, &c. Elles renferment souvent diffé*
rens autres sels, et notamment de la chaux carbonatée,
qui se précipite par le contact de l’air, comme on l’ob-
serve dans les eaux de Tivoli, &c. Nous parlerons de ces
eaux, avec quelques détails, aux articles de la chaux car«-
bonalée et du gaz hydrogène. Quelques eaux minérales
renferment, avec le gaz hydrogène sulfuré, de l’hydro-
sulfure de chaux et du bitume. Telles sont les eaux de
Newdorf et de Limmen dans le TeckLenbourg, de Reh-
burg en Hanovre, et de Eylse. {JVestrvmb.) Celles des
monts Euganéens dans le Padouan, contiennent aussi du
bitume combiné avec le gaz hydrogène sulfuré. (Ox/rr.)
Enfin, M. Gimbernat assure que dans les eaux d’Aix-
la-Chapelle, le soufre est tenu en dissolution par l’azote.
4* L es E a u x m é t a l l iq u e s . Le métal qui se rencontre
le plus ordinairement dans les eaux, c’est le fer ; il y est
tenu en dissolution par l’acide carbonique, et peut-être
aussi, dans quelques cas, par l’acide sulfurique.
Les eaux ferrugineuses sont celles de Forges, de Bus*
sang, de Provins, de Passy, près de Paris. Les eaux de
Spa, de Pyrmont, de Pougues, sont acidulés et ferru-
gineuses. Celles de la Règue près d’Alais, sont presque
saturées de sulfate de fer,
On trouve quelquefois dans le voisinage des mines de
cuivre, des eaux qui tiennent en dissolution du.sulfate
de cuivre.
Telles sont les principales substances qu’on a trouvées
jusqu’à présent en dissolution permanente dans les eaux.
Il paroît que dans quelques circonstances les eaux de certaines
sources peuvent dissoudre des substances, qui s’en
précipitent, dès que ces circonstances viennent à changer.
Ainsi les eaux bouillantes qui jaillissent de plusieurs
terreins volcaniques, tiennent en dissolution de la silice
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qu’elles déposent en stalactites sur tous les corps qui les
environnent ‘.
La plupart des eaux minérales sourdent des terreins
secondaires, par exemple des terreins calcaires mêlés
de fer sulfuré, et principalement, selon M. Kirwan,
des couches schisteuses imprégnées de ces sulfures. On
doit ajouter à ces deux sortes de terreins les pays volcaniques
qui donnent naissance à beaucoup d especes
d’eaux minérales.
Il est assez naturel de croire que ces eaux ont pris
dans ces divers terreins les sels qu’elles contiennent,
puisque les principes de ces substances y sont très-abon-
dans , et sur-tout très-disposés à la combinaison. Ce-
pèndant on cite plusieurs exemples d’eaux minérales
chaudes qui sortent immédiatement du granité , cüu
gneiss, ou d’autres roches.que l’on regarde généralement
comme primitives. M. Cordier a vu , près du
Cantal, des sources chaudes à -f- ï o o degrés cenlig.,
sortir d’une roche granitique. M. Link fait remarquer
que les eaux de Caldas qui sont à -f- i 5o degres du
therm. C., que celles de Manleigas au pied de la Serra
de Estrella, enfin que presque toutes les sources d’eau
chaude du Portugal, sortent du granité. Les eaux de
Vais près d’Aubenas, département de l’A rdèche, qui
contiennent beaucoup d’acide carbonique , sortent
d’une roche de granité, dont elles altèrent le felspath,
( Favjas. ) Celles de Saint-Laurent-des-Bains , même
département, qui ont une température de -J- 67 degrés
centigrade, sortent pareillement d’une montagne granitique.
Enfin les eaux chaudes de Wildbaad , dans le
pays de Saltzbourg, prennent aussi lqur source dans le
granité ou dans le gneiss. ( Schroll. ) Il paroît que toutes
les eaux que nous venons de citer, et qui coulent dans le
sein des roches primitives, sont simplement chaudes et
ne renferment point de matières salines. 1
1 On trouvera à l’article du quartz concrétiouné, quelques détails
sur ces dépôts siliceux.
Gissement*