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trouve dans l’intérieur de la lerre. Elles se délitent facilement
à l’air, et il est très-difficile de marcher sûr les
penchans de ces collines dès qu’ils sont un peu rapides.
Dans les terreins secondaires plus modernes que ceux
dont nous venons de parler, et sur-tout dans les ler-
îeins de tiansport, les Argiles affectent une disposition
tout-a-fait differente : elles sont rarement à la surface
du terrein ; mais elles ne sont pas non plus à des profondeurs
considérables ; on ne les trouve guère au-delà
e 5o a 80 mètres de profondeur ; elles se présentent en
bancs ou en couches horizontales. Ces bancs, souvent
d une grande étendue, sont ordinairement recouverts de
sable, de chaux carbonatee grossière et de silex meulière.
Des bancs d’Argile des falaises de la côte de Weymouth
en Angleterre , sont au-dessous de la chaux carbonatée
grossière et de la craie.
Quelquefois 1 Argile ne se trouve dans ces terreins
qu en amas d une forme irrégulière, et placés çà et là ,
mais à peu de distance les uns des autres.
Les Argiles, en couches des terreins de transport, ren-'
ferment aussi des débris de corps organisés ; ce sont
assez ordinairement des coquilles. On remarque que
les Argiles que nous avons nommées jigulines, en renferment
plus ordinairement que celles qui ont été appelées
plastiques.
On y voit en outre, iD. des masses de pyrite ou fer
sulfuré, qui , quoique séparées les unes des autres, sont
ordinairement disposées sur une même ligne horizon-
taley. n . de la chaux sulfatée cristallisée régulièrement ;
3 . des. morceaux, quelquefois même des amas de
lignite.
L Argile des terreins calcaires secondaires et des terreins
d’attérissemenl, est la plus abondante ; c’est aussi
celle que Ion emploie le plus communément dans les
arts. Elle joue dans la nature un rôle assez important
, et est quelquefois la cause de phénomènes remarquables.
A r g i l e . Bzg
; C est elle qui relient au-dessus et au-dessous de ses
bancs les eaux qui, infiltrées dans les terres, y circulent
de toutes parts ; c’est elle qui les conduit presque sans
perte à des distances considérables et qui les maintient
dans une sorte de compression au-dessous du niveau
qu’elles devraient prendre si elles étoient abandonnées
à leur propre direction. Il résulte de cette sorte de
pression , que , dès qu’on perce la couche d’Argile ,
l’eau qu’elle relenoit remonte avec rapidité pour gagner
son niveau ; elle remplit lout-à-coup les puits que l’on
creusoit , et avec une telle Vitesse, qu’elle ne laisse
quelquefois pas aux ouvriers le temps de s’échapper. On
observe ce phénomène lorsqu’on veut creuser des mar-
nières dans une partie du département de l’Eure où
plusieurs rivières se perdent , et notamment aux environs
d’Epinay, de Bresay, de Bordigny près Breteuil 3
de Glatigny, &c. (Guettard.)
M. Deluc a observé un phénomène semblable au
précédent, près Londres, du côté de Kew. L ’eau coule
sur un sable très-fin, au-dessous d’un banc d’Argile, et
remonte presque au niveau du sol, lorsqu’on perce ce
banc. On a trouvé dans ces Argiles des ossemens fossiles
de grands mammifères , et notamment une défense
d’éléphant. Elles contiennent aussi des concrétions argileuses
qui s’y sont formées, et que l’on connoît sous le
nom de ludus.
Quelquefois même ces eaux remontent assez haut
pour sortir sous forme de jets à la surface du terrein.
Telles sont les fontaines jaillissantes que l’on fait à volonté
aux environs de Lillers en Artois.
Les géologistes regardent avec raison l’Argile comme
une des causes principales de la formation des sources
et de la durée de leur existence. Toutes les eaux qui
s’infiltrent au travers des terres et des rochers calcaires
ou argileux secondaires, sont retenues par les couches
d’Argile quelles rencontrent ; elles coulent sur ces
couches et sortent dans le fond des vallées. Buffon a fait