X PRÉFACE,
tile , elle devient intéressante et instructive ; car
on ne retient bien que ce qui intéresse ; et frapper
l’attention est un des meilleurs moyens d’aider
la mémoire.
J’aurois beaucoup désiré ne jamais nommer
une substance nouvelle sans la faire connoître :
mais je n’ai pu éviter cet inconvénient, qui est
grave dans un livre élémentaire. Une des parties
les plus intéressantes de l’histoire des minéraux,
c’est la connoissance des espèces qui accompagnent
le plus ordinairement une autre dans son
gissement ; on voit que je n’ai pu traiter ce sujet
sans nommer dès le début des espèces que je ne
devois faire connoître qu’à la fin du livre. Je ne
pouvois éviter ce défaut qu’en supprimant J es
gissemens ou en les renvoyant tous à la fin de
l’ouvrage. Je ne crois pas nécessaire de développer
les motifs qui m’ont fait rejeter ces deux
projets ; chacun pourra d’ailleurs les réaliser
suivant qu’il le jugera convenable.
J’ai eu soin d’éloigner de ce traité élémentaire
toute théorie hypothétique et meme toute discussion
sur l’origine et sur la formation des différons
minéraux. Je ne me suis un peu écarté de
cette règle qu’à l’article du basalte ; la discussion
sur l’origine aqueuse ou ignée de cette pierre est
si animée dans ce moment, que je n’ai pas cru
devoir la passer entièrement sous silence. J)’ailleurs
, je ne l’ai fait connoître qu’en rapportant
les observations qui sont à l'appui de chaque
-livpothèse, et qui forment une partie intéressante
de l’histoire du basalte.
PRÉFACE. xJ
Je n’ai traité dans cet ouvrage que des minéraux
simples, c’est-à-dire, de ceux dans lesquels
l’ceil ne découvre ordinairement qu’une pâte
homogène , quelle que" soit la composition attribuée
à cette pâte. Les principes de classification
des minéraux formés naturellement par l’agrégation
visible de plusieurs espèces, sont entièrement
difïérens de ceux qui servent à classer les
minéraux simples ; ils constituent une science
distincte de la minéralogie oryclognosique, et font
partie de la géognosie, qui a pour objet l’histoire
des roches ou des minéraux simples ou agrégés,
considérés en grandes masses ; cette partie doit
être le sujet d’uu ouvrage particulier.
Je n’ai donné en synonymie complète que celle
de M. Haüy, pour la nomenclature française, et
celle de M. Brochant pour la nomenclature de
l’école de M. Werner ; j’ai même cherché à rendre
cette dernière synonymie aussi étendue qu’il m’a
été possible ; j’ai quelquefois cité celles de Romé-
de-I.isle, Wallérius, Linné, Kirwan, &c. lorsque
j’ai emprunté des noms ou des divisions à ces
célèbres naturalistes. J’ai pensé qu’il ne falloit
pas alonger un ouvrage élémentaire par des détails
de synonymie qu’on trouvera d'ailleurs suffisamment
développés dans les traités de miné-
ralogie que je viens de citer : mais j’ai cherché
à insérer dans cet ouvrage tous les noms divers
qui ont été donnés aux minéraux, et à rendre
âmsi la table qui le termine une sorte de vocabulaire
de minéralogie.
•T’ai rarement cité les ouvrages qui m’ont fourni