5 4 4 p i e r r e s a r g i l o ï d e s .
vif. Son nom indique le lieu d’où il vient. Il jouissoit
autrefois d une grande réputation comme dessicatif et
astringent, et c est à cause de cette célébrité que les
habitans de l’île de Lemnos vendent terre rouge de cette île. sous ce nom une
L a terre de Lemnos, dont la couleur est également
rouge, a été regardée par les anciens comme un antidote
puissant. Le soin de la recueillir et de la préparer
étoit confié aux prêtres de cette île. Ils la lavoient pour
en séparer le sable , en formoient des espèces de grosses
pastilles *, sur lesquelles ils apposoient le sceau de Diane,
qui représentait une chèvre. Aujourd’hui, on imprime
sur cet Ocre le sceau du grand-seigneur ou celui du
gouverneur de 1 île; de-là vient le nom de terre sigillée qu’on a donné à ce bol.
L a terre de Bucaros se trouve en Portugal, dans le
voisinage de la ville d’Eslremos en Alentejo;
On fait avec cet Ocre rouge et argileux des vases
poreux -, dans lesquels on met rafaîchir de l’eau ou du
vin : ces liquides y prennent une saveur particulière
qui plaît aux femmes du pays. Plusieurs d’enlr’elles
contractent même l’habitude de mâcher cet Ocre, et
péapsr osuavtiesfnati rue ncee ggraonûtd.e privation quand elles ne peuvent
2. Ocre jarre 2. Il est d’un jaune plus ou moins
foncé, et plus friable que la variété précédente ; il devient
rouge au feu.
Il se trouve en couches horizontales, qui ont depuis
16 jusqu’à 5 o centimètres d’épaisseur. Ces couches sont
ordinairement placées entre des bancs de sable, et précédées
par des couches de grès et d’argile figuline. Elles
mapaptiaornti elna npelinits dréocnecn taeu.x terreins de sédiment de la forL’Ocre
jaune est quelquefois employé comme couleur
x Sphragis des Latins. * Argile ocreuse jaune. Ha ü y .
O C R E . 5 4 5
jaune, et tel qu’on le retire de la carrière ; mais il est
ordinairement calciné et amené à l’elat d Ocre rouge.
Il est alors connu sous le nom de rouge de Prusse, &c.
On l’emploie pour mettre en rouge les carreaux d appartement,
pour imprimer quelques papiers, et quelquefois
même pour polir les glaces. Il ne faut pas le
confondre avec un rouge vif appelé rouge d’Angleterre,
et qui sert particulièrement à donner le dernier poli
aux bijoux d’or , d’argent et d’acier. Il paroit que c est
un oxide de fer pur. (Voyez Bulletin des Sciences,
5 e année , n° 67. )
On en trouve en France , près de Saint - Georges,
sur les bords du Cher, à 8 kilom. de Vierzon, dans le
Berry ; cet Ocre est exploité par puits et par galeries
horizontales : — A Taunay en Brie ; — à Bitry, departement
de la Nièvre ; il est composé , d’après l’analyse
qu’en a faite M. Merat-Guillot, de 0,92 de silice,
0,02 d’alumine, o,o3 de chaux, et o,o3 de fer. — A Mo-
ragne, à 2^ kilom. au N. E. de Bourges; — à Pour-
rain, à 12 kilom. d’Auxerre; on le calcine dans des
fourneaux de réverbère pour en faire deFOcre rouge; il
contient, suivant M. Merat-Guillot, o,65 de silice, 0,09
d’alumine, o,o5 de chaux, et 0,20 de fer oxidé.
Nous réunissons à cette variété d’Ocre,
L a terre de Sienne en Italie : elle est d’un rouge brun,
avec une nuance orangée ; elle happe très - fortement à
la langue, brunit au feu, et y résiste long-temps avant
de se fondre.
La terre de Strigau, qu’on trouve à Liegnitz et à
Strigau en Silésie.
La terre de Patna, sur les bords du Gange au Bengale
; elle est d’un gris jaunâtre. On en fait dans cette
partie de l’Inde des bouteilles assez légères, nommées
gargoulettes. L’eau qu’on y met y contracte un goût
particulier qui plaît aux femmes de ce pays. On prétend
même que ces femmes mâchent cette poterie avec une
sorte de plaisir.