I y o S E L S T E R R E U X .
elle se fond en un émail blanc, qui tombe en poudre
au bout de quelque temps.
Les caractères précédens suffisent souvent pour faire
distinguer 1» Cliaux sulfatée, de la chaux carbonatée, de
la chaux fluatée et de la chaux phosphatée ; enfin sa
pesanteur spécifique, qui est de a,5i 17 au plus, ne permet
pas de la confondre avec les espèces des genres
baryte et strontiane.
La Chaux sulfatée a d’autres caractères moins nppa-
rens , mais plus importans que les précédens. Sa forme
primitive, facile à obtenir (p l. h,fig- *0), est un prisme
droit, ayant pour base un parallélogramme , dont les
angles ont n 5d 8' et 66d 5a ' , et dont la hauteur est à la
base, à-peu-près comme 7>i est à i 3. Elle a la double
réfraction ; mais pour l’observer, il faut faire naître sur
une des bases de la forme primitive une facette triangulaire,
en abattant un des angles solides obtus, et regarder
un objet à travers cette facette artificielle et la base qui
lui est opposée. ( H a u t . )
Ce sel pierreux est composé de Chaux 0,32, d’acide
sulfurique 0,46, et d’eau 0,22 ( F o v b c b o t ) ; il est un peu
dissoluble dans l’eau ; il faut cinq cents parties de ce
liquide pour dissoudre une partie de Chaux sulfatée.
O11 vient de dire que la Chaux sulfatée est fusible au
chalumeau ; mais pour que cette fusion s’opère, il faut
diriger le jet de flamme dans le sens des lames : si l’on
agit perpendiculairement à leur surface, on ne peut pas
la faire fondre. Ce phénomène observé par Macquer, est
expliqué d’une manière très-satisfaisante par M. Haüy.
II fait observer que les molécules intégrantes étant des
prismes qui ont plus de hauteur que de base, doivent adhérer
plus fortement par leurs pans ou faces latérales que
par leur base : d’où il résulte qu’elles seront plus difficiles
à désunir par l’action mécanique ou par celle du
calorique, dans le sens de leurs pans que dans celui de
leur base. j
Lorsqu’on expose de la Chaux sulfatée cristallisée à
l’action du feu, elle perd son eau de cristallisation , devient
blanche, et s’exfolie beaucoup plus facilement
dans un sens que dans l’autre.
Plusieurs cristaux prismatiques de Chaux sulfatée sont
flexibles sans être élastiques ; ils se courbent sans se
briser, et conservent la courbure qu’on leur a donnée;
ce phénomène paroît dépendre de ce que les lames qui
composent ces cristaux, ne se brisant pas toutes sur la
même ligne, restent encore emboîtées l’une dans l’autre,
quoique déjà rompues.
Les caractères et les propriétés de la Chaux sulfatée,
tels qu’on vient de les exposer, suffisent pour la faire
distinguer de toutes les pierres connues.
Ce sel pierreux, assez répandu à la surface du globe,
se trouve sous trois états : premièrement, sous forme de
cristaux assez volumineux; secondement, en masses
pures, cristallisées confusément à la manière du marbre ;
troisièmement, en masses souvent impures, semblables
à la pierre à bâtir.
î . C h a u x s u l f a t é e S é l é n it e K Les variétés de formes y a,
de la Chaux sulfatée ne sont pas très-nombreuses, mais
ses cristaux ont un caractère particulier : leurs arêtes
s’émoussent , leurs faces semblent s’arrondir, et ils
prennent alors des formes qui ne sont plus ni régulières
, ni même symétriques. La plus simple et la plus
nette de ces variétés, c’est un solide en forme de table,
dont les grandes faces sont des rhombes bordés par
des biseaux culminans , qui sont des trapèzes. De-là
le nom de Chaux sulfatée trafezibhne que M. Haiiy lui a
donné. Les autres formes de la Sélénite sont des prismes
à six ou à huit pans, terminés par deux ou quatre facettes,
rarement planes, mais plus souvent convexes
(pl . 4 , f ig. h , /a).
Ces cristaux, outre les irrégularités qui altèrent leur 1
1 Fraueneis, la S é l é n i t e , e t Bl<x.ttrigtr gyfs, le G y p s e la n ie l -
leax. Broen.