put une cassure irrégulière , raboteuse et nullement
fissile. Quoique douces au toucher, elles n’ont pas
ordinairement l’onctuosité des Argiles à foulon. Quel-?
ques-unes font une effervescence légère avec les acides ;
et ces dernières se rapprochent tellement des marnes,
qu’il est difficile de les en distinguer.
C’est la chaux et le fer que ces Argiles contiennent,
qui les rendent fusibles à une chaleur souvent fort inférieure
à celle que les Argiles précédentes peuvent
supporter sans altération.
Ces Argiles sont employées dans la fabrication des
faïences et poteries grossières, à pâte poreuse et rougeâtre
; elles sont plus répandues que les précédentes,
moins recherchées, et par conséquent moins remarquables.
Nous citerons seulement, comme devant nous
intéresser,
L ’ Argile Jiguline brune cVArçueil : elle est d’un brun-
bleuâtre , mêlé de Veines et de taches rouges. Elle fait
avec l’eau une pâte très-tenace ; ne fait aucune effervescence
avec les acides ; devient d’un rouge’ assez vif
par la cuisson, et ne se fond qu’à une haute température.
Elle se trouve au midi de Paris, dans les environs de
Vaugirard, de Vanvres, d’Arcueil, &c. ; elle est souvent
mêlée de sulfure de fer, qui augmente sa fusibilité , surtout
dans les parties où il se trouve. EUe est placée am
dessous des bancs de chaux carbonatée grossière , et au-
dessus de la craie ; elle est immédiatement précédée par
un lit de sable. D’après l’analyse de ,M. Gazeran , elle
PQnlient o,3a d'alumine, Q,§3 de silice , et près de 0,04
de fer.
Elle est employée par,les sculpteurs pour modeler,
çt par les fabricans de fourneaux ; elle entre dans la
composition des faïences grossières que l’on fabrique
dans les faubourgs de Paris ; on s’en sert pour glaiser les
bassins afin d’y retenir l’eau, elle porte même ordinairement
le nom de terre-glaise
E 1 Argile Jîguline de Saxe 1. Cel te variété a le g r a in
grossier, la lexture" caverneuse ; elle est jaunâ tr e et très-
mic a c é e ; elle n e fait, p o int e f fervescence a v e c l ’a c id e
n i t r iq u e , fo n d au feu de po r ce la ine en u n e masse
vitreuse d ’u n b r u n ro ug e â t re , et renfe rme souv ent des
fr a gmens d ’amphib ole .
9. Argile feuilletée a. Ses couleurs varient comme
celles de toutes les Argiles; mais sa texture remarquable,
est son caractère distinctif. Elle est composée de feuillets
qui se séparent avec la plus grande facilité par l’action
alternative de la sécheresse et de l’humidité. Sa texture
feuilletée, n’est cependant pas toujours aussi tranchée et
ses feuillets sontquelquefois ondulés et comme noduleux,
ce qui paroît dû aux rognons siliceux qu’elle renferme.
Ce minéral a d’ailleurs tous les caractères des Argiles.
Il se délaye dans l’eau et fait pâte avec elle; c’est ce qui
le distingue des schistes propi'ement dits.
On le trouve à Montmartre, près Paris, entre les
bancs de chaux sulfatée im pure, en grands feuillets
très-droits, semblables à des feuilles de carton.
On le trouve aussi à Ménil-Montant 3, renfermant la
Variété de silex nommée ménilite.
Cette Argile renferme, suivant M. Klaproth : silice,
0,66 ; alumine, 0,07; magnésie, o,or; chaux, 0,01;
oxide de fer, 0,02 5 eau, 0,10. Sa pesanteur spécifique
est de 2,080.
Ees deux sousr-variétés d’Argile feuilletée que nous
venons de rapporter, font à peine effervescence avec
l 'acide nitrique ; elles se ramollissent au feu de porcelaine,
y fondent presque , et s’y colorent en brun marbré.
10, Argile légère. Elle est remarquable par sa légèreté
; sa pesanteur spécifique, d’après M. Fabroni, est
1 Topfcrthon, l'Argile à potier. E r o c h .
% Schiefsrtkon , l’Argile schisteuse. E r o ch . ?
5 Cette sous-variété a été nommés par M. Werner KUbschiefcr
( Schiste happant ).